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RUE SAINT- DE NIS , A LA VILLETTE
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EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE A VAPEUR,
longue inactivité. On n'a point, pendant tout ce temps, entendu souffler les soupapes et peut-être, suivant un déplorable -usage presque général
parmi ces ouvriers , le chauffeur les avait surchargées. Il pouvait être d'ailleurs d'autant plus porté à le faire, qu'il voyait sur une chaudière tim-
brée à six atmosphères des appareils de sûreté calculés seulement pour cinq, le manomètre ne pouvant d'ailleurs lui donner aucune indication, car
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il a été retrouvé intact et le tube en verre est revêtu dans toute sa hauteur d'une couche intérieure d'oxyde de fer qui le rend complétement opaque. Quant au poids et au levier des soupapes, ce sont bien ceux qui ont appartenu à l'ancienne chaudière et qui avaient été vérifiés et poinçonnés. Au moment de l'explosion le chauffeur venait de rentrer dans la chambre de la chaudière ; on doit même présumer, puisqu'il a éié projeté à une aussi grande distance, qu'il était monté dessus. Qu'y venait-il faire ? C'est là une question impossible à résoudre; mais il est assez probable qu'il se disposait à la mise en train, puisque l'accident est arrivé peu de minutes avant la rentrée des ouvriers. S'il a réellement déchargé en ce moment des soupapes surchargées, s'il a ouvert le robinet de la prise de vapeur, on peut se rendre compte de l'explosion par les effets ordinaires qui paraissent succéder quelquefois à une diminution brusque de pression intérieure et par le subit développement de la chaleur causé par le boursouflement de l'eau et sa projection sur des parois suréchauffées. de Ainsi s'expliquerait la singulière coïncidence la catastrophe avec la rentrée du chauffeur. Je ne pense pas néanmoins que ces suppositions plus ou moins gratuites soient indispensables, et un excès
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progressif de tension me parait une cause suffisante de rupture, quand la chaudière est faite de mauvaise tôle puddlée, déjà vieille, et que les tubulures sont évidemment en mauvais état. Le sieur Gibert et le sieur Rauch ont encouru l'un et l'autre une grave responsabilité : les premiers, pour avoir changé la chaudière sans autorisation préalable et sans même avoir prévenu l'autorité administrative, contrairement aux prescriptions de l'article 71 de l'ordonnance du 22 mai1843 et de l'article 6 de son arrêté d'autorisation , prescriptions d'autant plus obligatoires que la nouvelle chaudière surpassait de moitié la capacité portée dans cet arrêté, que cette chaudière était achetée de hasard et au rabais (70 c. le kilogramme) , et qu'elle devait porter des appareils de sûreté calculés pour un autre timbre et pour une autre surface de chauffe; le second, pour avoir vendu, contrairement à l'article 2 de l'ordonnance du 22 mai t 843, une chaudière de hasard qui n'avait pas subi une épreuve nouvelle; l'état de cette chaudière et surtout de ces tubulures, d'anciens trous bouchés sur le dôme, l'usure des médailles qui portent encore en exergue ordonnance du 29 octobre 1823 prouvent que cette chaudière déjà vieille a dû être
plus d'une fois remaniée, et, d'après le prix de vente, le sieur Rauch ne pouvait la regarder luimême ni comme bonne, ni comme bien fabriquée. Une nouvelle épreuve était donc nécessaire, sans
qu'aucun prétexte pût dispenser de cette obligation. Il est infiniment probable que des fuites se seraient manifestées pendant l'épreuve aux points défectueux, et qu'on se serait refusé à apposer une médaille sur 1111 appareil déjà détérioré. Des contraventions qui peuvent avoir de pa-