Annales des Mines (1847, série 4, volume 12) [Image 65]

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In8 Couleur générale.

d" glaele"'

gUlt LES GLACIERS DU NORD

Les glaciers du Spitzberg, comme ceux des

Alpes et de la Scandinavie, offrent sur les parois de leurs crevasses et aussi sur leur façade une coloration plus ou moins prononcée, qui varie du bleu de ciel au vert-émeraude : toujours cette

teinte est plus intense dans les points où l'intérieur du glacier est mis à nu par des coupures qu'a

sa surface supérieure, dont l'aspect général est

d'un gris-blanchâtre. La couleur n'est pas la même sur tous les glaciers et, dans un même glacier elle varie d'un jour à l'autre, suivant les circonstances atmosphériques; elle est plus brillante par un jour clair que par un temps sombre ;

mais la teinte bleue est plus foncée lorsqu'il vient

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qu'une structure un peu compacte est plus favorable à cet effet que l'état granuleux d'une masse dont les particules sont faiblement agglutinées. L'interposition de l'air à l'intérieur de la glace grenue la prive de la transparence et est défavorable à la production de la couleur bleue; au contraire, lorsque les pores de la glace sont remplis par de l'eau, cette couleur augmente d'intensité; c'est ce que l'on remarque à la suite des jours de pluie et dans les parties des glaciers qui sont arrosées par des filets d'eau ou de petits ruisseaux. D'ailleurs, j'ai vu au Spitzberg des preuves con- De la couleur glaces fie" vaincantes de ce fait : les glaces qui s'éboulent des des tantes provenant l'intérieur (les de l'éboulement glaciers du littoral et qui flottent à ,

qu'offrent sous ce rapport les glaciers et les névés

baies ou le long des côtes offrent des couleurs d" glaciers. très-vives, tantôt d'un bleu de ciel tendre, tantôt d'un bleu de cobalt très-foncé. La portion qui avoisine la ligne de flottaison et qui est plus imbibée d'eau présente une coloration plus intense que les parties plus élevées; c'est ce qui nie fit penser que la présence de l'eau dans les pores et

est frappant : ces derniers sont ordinairement blancs et sans éclat; ils ne se montrent colorés

pement de cette teinte. J'acquis bientôt la con-

de pleuvoir qu'au moment où l'atmosphère est très-sèche et où la surface de la glace n'est pas imbibée d'eau. Différence de Quelle peut être la cause de cette variation dans e . couleur entre les

qui changent d'un jour à l'autre, et d'un glacier à l'autre? Le contraste

glaciers el les né- l'intensité des couleurs , vés.

ET DU CENTRE DE L'EUROPE.

que dans les parties qui ont commencé à se transformer en glace, et alors leurs crevasses présen-

tent habituellement une teinte d'un vert tendre ou d'un vert-blanchâtre. L'état granuleux des névés et la présence de l'air qui s'y trouve interposé en grande quantité sont probablement les causes de leur aspect opaque et blanchâtre. Circonstances La couleur bleue ne se développe que sur les favorables au développement de glaciers proprement dits, et leur partie inférieure la &n'In' les bleue ciers. offre d ansgla

ordinairement des teintes azurées plus vives et plus intenses que les parties supérieures, situées à une plus grande élévation ; il est donc à présumer

les fissures de la glace était favorable au dévelop-

lirmation de cette idée quand j'observai les glaces flottantes au moment où elles se brisent et viennent à chavirer : elles prennent alors un mouve-

ment d'oscillation pendant lequel la partie qui était précédemment immergée s'élève au-dessus de la surface des eaux ; à l'instant de son émersion

elle offre une coloration bleue très-prononcée, mais à mesure que l'eau remplissant les vacuoles de la glace s'écoule et est remplacée par de l'air, la coloration diminue peu à peu d'intensité; elle est donc inhérente à la présence de l'eau en remplacement de l'air dans les pores de la glace. Il Tome XII, 1847.

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