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PRINCIPES A SUIVRE
Dans tout cela, je l'avoue, il n'est pas question
de théorie : je la crois étrangère au débat dans l'état actuel de nos connaissances.
Telle est, au juste, l'opinion que j'ai émise dans mes notes sur le midi de l'Espagne. J'ai dû en reprendre catégoriquement l'exposé, parce que,
soit que je n'aie pas su me faire comprendre de tout le monde, soit qu'au lieu de discuter mes idées on ait jugé suffisant et plus expéditif de mettre en cloute l'autorité de nia parole, on a com.
plétement oublié de reproduire la doctrine que j'avais soutenue; on ne l'a combattue qu'après l'avoir dénaturée. Cette doctrine pourrait ainsi paraître ébranlée par l'authenticité des faits qu'on. lui a opposés, mais qui ne s'y appliquent nulleruent. C'est pourquoi je suis forcé d'y revenir pour la corroborer de nouveaux faits et de nouvelles considérations empruntées à des auteurs dont l'autorité ne sera pas contestée. Je vais d'abord mettre en présence les deux systèmes que j'appellerai, l'un le système théorique, l'autre le système pratique. La découverte du minerai est habituellement fortuite et indépendante de l'un ou de l'autre système. Cette découverte est nécessairement suivie de quelques explorations superficielles qui permettent de reconnaître la nature du gîte et de se former en gros une idée de sa disposition. Les capitalistes sont ensuite convoqués; on se laisse aller à voir dans les données peu nombreuses qu'on a recueillies les bases des plus belles espérances, et, sous l'influence d'illusions flatteuses, on
se décide à tenter fortune, au prix d'un sacrifice d'argent plus ou moins considérable. C'est alors seulement qu'on a à faire un choix entre les deux
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systèmes que j'examine: le système théorique qui ayant foi dans ses espérances, veut dépenser largement tout d'abord en vue de récolter ensuite
plus abondamment, et le système pratique, qui ne croyant pas assez pour n'avoir pas besoin de voir, veut proportionner sa dépense à l'importance des résultats qu'on lui montre. Dans le premier cas , la confiance de l'entrepreneur a sa source moins dans des considérations théoriques que dans la vue de ces grandes exploitations qui prospèrent depuis des siècles : il se croit appelé à
en augmenter le petit nombre à son profit, et comme on lui persuade que la science est d'accord avec ses désirs, pourvu qu'il persévère, il en vient
peu à peu à donner jusqu'à son dernier sou, sans reculer devant les Plans gigantesques, sans trouver une objection contre les constructions prématurées. Dans le système pratique, au contraire, la défiance de l'entrepreneur naît de l'examen des mille exploitations qui ont échoué dans les mêmes localités, quelquefois entre les mêmes mains qui ont su tirer parti de gîtes analogues. Il craint d'ajouter, à ses dépens, un nom de plus au long catalogue des mines abandonnées ; et comme le langage de la science n'est pas suffisamment net, ni surtout assez concluant à son gré, avant de s'avancer au point de compromettre sa fortune, il
prétend tenir compte de tous les éléments influents qu'il est possible de saisir. L'audace de l'un ne connaissant pas d'entraves, il marche plus vite
au départ, mais il ne s'ensuit pas qu'il doive nécessairement atteindre le but plus tôt, car la position de ce but étant essentiellement obscure pour l'un comme pour l'autre, celui qui s'est le mieux étudié. à bien choisir sa place, a la plus