Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
346
PRINCIPES A stuvnE
par soixante-dix années d'observations faites clans toutes les parties du monde et par tous
les travaux de trente géologues de tous les
pays ( i) qu'on évoque nominativement contre moi, depuisWerner jusqu'à M Pellico. On aurait
Insuffisance
pu remonter plus haut encore, car tout cela avait été dit bien avant Werner. J'admets pleinement le premier paragraphe,
de ces Principes, mais ce n'est qu'un énoncé général; l'application est toute à faire et elle est loin d'être facile.
Quant au second paragraphe, il porte son appli-cation avec lui , mais je doute que, ainsi faite,
elle soit assurée de l'appui du cortége de savants dont on invoque l'autorité. D'ailleurs, l'eût-elle,
quel secours veut-on qu'un exploitant tire de principes aussi vagues au fond que ceux qui ont trait à la cassure , aussi peu positifs que ceux qu'on applique à la continuité des minéraux? Assurément ils ne lui apprendront pas à distinguer, parmi les innombrables filons dont notre globe est semé, ceux qui peuvent être une cause de ruine, de ceux qui doivent devenir une source durable de fortune. Or c'est là toute la question.
Ils ne lui apprendront même pas à distinguer à priori l'allure accidentelle d'un filon, de son allure générale, ni les régions stériles qu'il peut renfer-
mer, des parties productives. Que lui apprendront-ils donc? Que le minerai doit infailliblement se continuer quelque part à une profondeur indéfinie et en quantité toujours exploitable, si elle s'est montrée telle au voisinage de la surface? Mais j'ai démontré que si cette assertion est soutenable à la rigueur pour une classe de (1) De la continuité des gîtes métallifères, p. 31 et 46.
DANS LA POURSUITE DES GUÉS MÉTALLIFÈRES. 347
filons, elle peut être erronée pour tous les autres
qui sont en plus grand nombre. Autrement, si on fait abstraction de la quantité, qu'importe à l'exploitant qu'il y ait continuité du minerai s'il ne doit en résulter pour lui qu'une continuité de dépenses improductives ? Car, il ne faut pas l'oublier, la poursuite d'un filon n'est pas une expérience scientifique, c'est uniquement une affaire industrielle il s'agit donc bien moins de vérifier une théorie qui ne tient pas compte des quantités, que de faire valoir un capital. En pa:
reille matière tonie abstraction est suspecte. Aussi, loin de revenir sur l'opinion que je m'étais formée
de l'insuffisance actuelle de la théorie, je serais porté à croire que l'auteur de l'article sur la continuité des gîtes métallifères était mieux inspiré lorsque, dans un autre ouvrage, il disait :« Sua théo-
» rie des gîtes métallifères, appuyée sur des faits nombreux identiques dans toutes les parties du globe, peut être aujourd'hui considérée comme
établie, les conditions pratiques, c'est-à-dire celles qui règlent l'allure et la richesse des mines sont purement locales. Il n'y a donc point de formules générales pour déterminer les conditions d'allure et de richesse : c'est uniquement par l'expérience qu'un ingénieur peut
arriver à des principes rationnels d'exploitation. » (Traité de la recherche et de l'exploitation des minéraux utiles, 2' édition, p. 21I.) Quand j'ai livré aux Annales mes notes sur les mines du Midi de l'Espagne, la première édition du Traité de la recherche des minéraux utiles était seule publiée et elle ne contenait rien de pareil à ce qu'on vient de lire; c'est précisément ce qui a donné lieu à la discussion que j'ai soulevée. Après TOMC XII, 1847. 23