Annales des Mines (1847, série 4, volume 12) [Image 319]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

636

RECHERCHES SUR LA DÉCOMPOSITION

On voit que la décomposition du trapp lui a déjà fait perdre plus du tiers de la silice, les 5/6 de la chaux:, la moitié des alcalis qu'il renferme; une certaine quantité d'eau entre dans la constitution dé la roche. Les matières.B et C qui résultent toutes deux dela décon.iposition de la roche trappéenne, présentent à peu près la même composition, à l'exception pourtant de l'oxyde de fer. Les proportions d'oxyde de fer rapportées à la même quantité

d'alumine sont bien les mêmes en A et en B, ce qui prouve que l'oxyde de fer n'a pas été entraîné dans la décomposition. Mais la roche altérée C en renferme notablement moins que le trapp A. Une portion notable du fer a donc disparu par le fait de la décomposition. Les taches, les veinules ocreuses dont j'ai signalé la présence dans la roche altérée C, montrent clairement qu'une partie du fer a pu être entraînée en dissolution, probablement sous l'influence d'acides organiques. J'ai signalé des faits analogues, plus prononcés même, dans mon précédent travail sur la décomposition des roches (1). Des réactions semblables ont été observées par M. Daubrée (2). On voit, d'après la forte proportion d'alcalis qui reste dans la roche altérée, que l'élément pyroxé-

nique du trapp paraît se décomposer avant l'élément feldspathique. Les terres végétales qui reposent sur la roche de grau-stone, sont, dans les environs de St-A.ustell, beaucoup plus fertiles que celles qui reposent sur le gneiss ou sur la grauwacke. Cette circonstance (1) Annales des mines, 4e série, t. VII, p. 32, 36 et 45. (2.) Annales des mines, 4' série, t. X, p. 37.

DES ROCHES.

637

tient ans doute à la composition complexe et à la grande altérabilité de la roche trappéenne ;qui fournit aux végétaux, et se décomposant, la plu-

part des éléments minéraux qui doivent entrer dans leur constitution.

Basalte de Linz (bords du Rhin). Cette roche, dont les échantillons m'ont été remis par M. l'ingénieur des mines Rivot, s'altère en prenant la forme de boules qui se décomposent

sur toute leur surface , tandis que le centre est encore à l'état naturel. Le basalte non altéré est noir, à cassure conchoïde. On y distingue des nids de péridot, des cristaux de pyroxène et des lamelles incolores de très-petite dimension qui constituent l'élément feldspathique de la roche. Il agit fortement sur l'aiguille aimantée. Sa densité a été trouvée de 2,91 à 150. Il fond en une masse scoriforme , un peu huileuse, à un fort feu de dégourdi de porcelaine. La partie extérieure des boules est d'un gris clair. En l'examinant à la loupe, on reconnaît se compose d'une pâte blanchâtre au milieu de laquelle sont disséminés une foule de petits

cristaux noirs allongés d'augite. Les grains de péridot sont encore bien distincts au milieu de la

matière altérée, mais ils sont devenus un peu ocreux, et plusieurs des cellules qui les renferment sont en partie vides, ce qui prouve que le péridot n'a laissé qu'un très-faible résidu dans sa décomposition. On reconnaît aisément, à l'examen de la partie extérieure des boules, que la décomposition n'est point encore complète. Bien que la désagrégation de cette matière altérée soit beaucoup plus facile,