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INTRODUCTION.
doute, les classes libérales sont aujourd'hui disposées à voir les arts industriels sous un tout autre jour que les anciens; cependant la réforme dans les idées ne sera complète que lorsqu'on aura bien démontré que les travaux des ateliers ne sont pas seulement chose utile et estimable ,mais qu'ils ont en outre par eux-mêmes une haute valeur philosophique. En ce qui concerne particulièrement la métallurgie, il reste à faire comprendre que
les milliers de phénomènes encore ignorés des savants, mais reproduits journellement depuis trente siècles au fond des ateliers , sont admira-
blement coordonnés entre eux et avec les grandes lois naturelles que la science commence à peine à entrevoir ; que les ouvriers qui reproduisent à volonté ces phénomènes avec tant de précision, sont les vrais dépositaires de l'expérience accumulée depuis l'origine de la civilisation. Quinze années d'observations dans les principales usines de l'Europe m'ont démontré que les réactions physiques, chimiques et mécaniques accomplies par les fondeurs, loin d'être abandonnées au hasard, sont ordinairement le 'résultat des combinaisons les plus ingénieuses; qu'elles méritent tout aussi justement l'attention des philosophes que celles qui se produisent par le jeu spontané des forces naturelles; qu'elles peuvent enfin aussi bien que ces dernières conduire à la connaissance de ces grandes lois dont la découverte vient chaque jour aider l'homme à asservir les agents naturels et à étendre son empire sur le monde physique. Je pense, en résumé, que l'expérience des ouvriers ouvre à la science d'immenses trésors, et que rien ne saurai tsuppl éer, même
au point de vue scientifique pur, à l'observation attentive, minutieuse, philosophique de leurs travaux.
INTRODUCTION.
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Malheureusement pour le progrès de ces idées,
Un reflet des
il existe encore dans les sociétés modernes un oipinsionsse,dtesCaonn--
certain reflet de l'opinion qu'entretenaient les scerve jusqu'à ce
anciens à l'égard des travaux des mines et desi" fonderies. J'ai, par exemple, rencontré chez beaucoup de personnes éclairées la conviction que
l'essor extraordinaire imprimé 'aujourd'hui aux mines de Sibérie , est le résultat de la violence qui y retiendrait des populations opprimées. Ces personnes se trouvent donc peu disposées à admettre
que les procédés métallurgiques de la Sibérie, créés par des praticiens dévoués à leur art, attachés à leur pays natal, ont à plusieurs égards atteint un degré de perfection qui ne se retrouve dans aucune autre région du globe. La conservaion de telles opinions au milieu du XIX' siècle m'explique parfaitement l'inexactitude des impressions qu'ont propagées les auteurs anciens touchant la situation physique et morale des ouvriers métallurgistes et im pl icitement sur le degré
de perfection que ceux-ci avaient donné à leurs travaux. On ne peut trouver étonnant que Pline adopte, il y a dix-huit siècles, à l'égard des fondeurs de I Espagne, de la Gaule, de la Macédoine, de l'Attique, etc., les idées qui subsistent encore dans l'ouest de l'Europe au :ujet des fondeurs sibériens, dans les classes libérales de la société, et que l'on Tetrouve même dans les écrits de personnes qui ont visité la ilussie. Une autre cause a détourné l'attention des véri- Idée exagérée tables sources de l'observation : c'est l'opinion (ln( fausse que j'ai déjà signalée touchant le rôle que 1;:t(klixjeseeteles sciences pures peuvent prendre dès à présent ritees.,,d`.'s1"` état
dans la direction et le perfectionnement des arts 2 Tome XII!, 1848.