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240 SUR LES VARIATIONS, EN PROFONDEUR, galène. Comment une altération si profonde n'eut-
elle attaqué qu'un seul filon, sur quatre dont les conditions physiques d'exposition aux agents atmosphériques, et dont les conditions de gisement sont absolument identiques. Si l'on vient à comparer les gangues du filon altéré avec celles de
ceux qui ne le sont pas, on trouve que le quartz cocu pact dans ces derniers est carié et caverneux dans l'autre; on trouve que les roches des épontes
et les épontes elles-mêmes qui, dans les filons sains, n'ont rien de particulier, sont comme le quartz pénétrées de phosphate vert et jaune, cristallin ou terreux. En voyant ces gangues quartzeuses, dures, compactes, bien séparées du minerai, devenues dans un seul filon, cariées, poreuses et pénétrées par d'autres principes métallifères ; en étudiant cette action énergique qui a décoloré et pénétré de ces mêmes principes les roches des épontes, on ne peut s'empêcher de conclure qu'une action modificatrice si énergique eût attaqué l'ensemble de ces filons appartenant au même fais-
ceau et qu'il est plus rationnel de supposer que les différences de composition sont dues à des actions contemporaines qui seules ont pu agir avec autant de force, et par exception sur un seul filon.
Ces anomalies dont nous pourrions multiplier les citations, doivent nécessairement jeter quelques incertitudes sur les conclusions théoriques généralement adoptées. Pour fixer l'esprit, péné-
trons maintenant dans l'intérieur de quelques gîtes qui peuvent être cités comme des types d'altération profonde des parties supérieures et étudions les détails de cette altération. Le filon de Kautenbach sur la rive droite de la Moselle (province du Hunsdrück) est comme ceux
DE CERTAINS GITES MÉTALLIFÈRES.
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de Berncastel , dont il est voisin, un filon plom-
bifère à gangue de quartz. Toute la partie supérieure de ce filon , jusqu'à une profondeur qui est en certains points à plus de 6o mètres du jour, abonde en phosphate de plomb jaunâtre qui a longtemps été le minerai normal, aussi bien que la galène. La puissance du phosphate compacte ou cristallin a dépassé sur plusieurs pointsn,6o , et bien qu'il soit impossible de faire aucune évalua,
tion de la quantité de phosphate fourni par ce filon
depuis les premiers temps de son exploitation, toujours peut-on dire que cela se comptait par centaines de mètres cubes. En 1846, on extrayait encore des quantités tuée-notables de ces phosphates, quoique les chantiers fussent à 6o mètres du jour et j'ai pu faire sur les minerais les observations suivantes : le phosphate était compacte, brun ou blanc-jaunâtre , et sillonné de géodes cristallines comme l'eût été un minerai sulfuré. En plusieurs points, le phosphate était intimement mélangé de galène et plus souvent encore les cristaux de phosphate de om,005 à om,o2o de diamètre parfaitement nets étaient empâtés dans de la ga-
lène ; enfin on trouvait encore. la galène en stalactites, recouvrant clans les géodes les groupements cristallisés de phosphate, et même
des cristaux hexaèdres de galène, épigénies du phosphate.
Cette pénétration intime des deux combinaisons ne permet guère de supposer que les phosphates de plomb soient postérieurs à la galène et résultent de sa décomposition. D'où serait venue cette énorme quantité d'acide phosphorique, qui ne se trouve d'ailleurs ni clans les autres minéraux du filon, ni dans les roches encaissantes. N'est-il Tome XIII, 848. 16