Annales des Mines (1848, série 4, volume 13) [Image 124]

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246 SUR LES VARIATIONS, EN PROFONDEUR, oxydés et carbonatés à la surface ne se transforment dans la profondeur en minerais sulfurés. Or si les sulfures doivent être attribués à des phénomènes agissant de bas en haut, il est difficile de ne pas supposer la même- origine aux carbonates, oxydes et silicates. Cette théorie une fois admise, il ne reste plus qu'a la compléter par l'explication des différences signalées dans la composition. Dans les gîtes calami-

naires l'explication est donnée par la nature même du remplissage; toute la partie su périeure a été rem-

plie sous les influences mixtes des actions souterraines et sédimentaires, tandis qu'en profondeur les émanations inférieures agissaient exclusivenient. Les gîtes calaminaires de la Silésie , étudiés

par M. Delesse, lui ont suggéré des idées analogues: ils résultent de la sédimentation , stratifiant les produits d'émanations souterraines avec des argiles. Les bassins de la Silésie sont beaucoup plus

vastes que ceux de la Belgique et les conduits inférieurs n'ont probablement plus aucune impor-

tance de section, comparativement à celle des dépôts. Dans la Sierra-Morena, les gîtes de Los-Santos

nous ont offert Un exemple analogue, Un filon très-puissant, du moins dans la partie supérieure, présente une composition mixte où les phénomènes, non plus de sédimentation arénacée; niais de précipitation chimique d'un travertin calcaire, ont eu autant de part au remplissage que les.émana Lions souterraines qui produisaient le ferspathi-

que et les minerais de cuivre. (Voir le Supplé-

ment aux études sur les mines.) En étudiant les mines du Chili , M. Domeyko est arrivé à conclure que les chlorures d'argent,

DE CERTAINS GITES METALLIFÈRES.

abondants à la surface, étaient remplacés en pro-

fondeur par des minerais sulfurés, et que cette modification résultait, non pas d'actions postérieures, mais d'actions contemporaines à la formation du gite..La même explication a été appliquée à des gîtes dé pacos et colorados argentifères du

Mexique et du Pérou qui, dans la profondeur, se transforment en negros, c'est-à-dire en minerais sulfurés. Concluons donc que les différences de composition signalées dans beaucoup de gîtes en compa-

rant les niveaux, résultent de ce que les émanations métallifères se sont modifiées en approchant de la surface, sous l'influence des eaux et d'autres causes extérieures, de telle sorte que Ces variationsne doivent pas être attribuées à des altérations postérieures, mais bien aux phénomènes générateurs eux-mêmes. Nous ne voulons pas étendre ces conclusions d'une manière absolue, en prétendant que tous les phénomènes attribués aux altérations spontanées l'ont été à tort. Parmi les exemples mêmes que nous avons pris pour base, le filon de Rheinbreitenbach nous offre plusieurs circonstances d'al-

térations et de transports moléculaires; nous y trouvons un filon croiseur rempli de débris stéatiteux et basaltiques , pénétré à son contact avec le

filon,. de cuivre natif qui en tapisse les fissures jusqu'à _plusieurs mètres de distance. Ce fait comme beaucoup d'autres faits de détail, est bien

le résultat d'une .action postérieure. Mais les grandes variations dont nous avons signalé les exemples principaux diffèrent complétenient de ces détails, et _sont hors de ,proportion avec les causes auxquelles on les attribuait.