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SUR LES ANCIENS LITS DE DÉJECTION
Chartreuse. Son épaisseur moyenne est médiocre relativement à sa grande superficie, qui surpasse Io° hectares. Il s'étend à l'Ouest jusqu'au village de Saint-Robert. Du côté de l'Est, on y a bâti le
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château de Marcieu et la plupart des maisons situées sur la gauche de la Vence. Ce torrent, en s'encaissant, a fait subir de grandes dégradations
à son ancien lit de déjection et y a creusé un petit vallon où se trouve le village appelé La Monta.
On rencontre le cône de déjection du Chevalon à 12 kilomètres de Grenoble. Sa traversée par la route royale a goo mètres de longueur. Aplati à sa partie supérieure, il est terminé latéralement par deux versants courts et à pente roide, résultats peut-être d'anciennes érosions de l'Isère. Il a été produit par un torrent aujourd'hui insignifiant qui prend sa source dans le vallon boisé de l'ancienne Chartreuse de Chalet, et sort d'une gorge très-étroite , à l'endroit même où est situé le hameau du Chevalon. Le lit de déjection sur lequel est bâti le village de Voreppe a au moins 2.200 mètres de largeur lorsqu'on suit la grande route. Il est remarquable par sa forme conique régulière et par la hauteur de son sommet. Le torrent qui l'a formé, nommé
la Roise, est encore aujourd'hui impétueux et charrie beaucoup de galets à l'époque de ses crues. Il coule précisément suivant l'arête culmi-. riante de ses déjections où il s'est encaissé jusqu'à la profondeur de 2 ou 3 mètres. Un peu à l'Est de Voreppe, lorsqu'on descend du côté de Grenoble, on remarque à sa gauche un petit torrent nommé
Rivachet et un autre ravin sans nom, qui ont donné lieu l'un et l'autre à des cônes de déjection
DES TORRENTS DES ALPES.
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peu considérables, mais distincts et bien conservés. Ces cônes se confondent à leur base et ont
ajouté leurs alluvions à celles du grand dépôt formé par la Roise.
En face de la commune de Saint,Egrève , sur la rive opposée de l'Isère, le village de Noyarey est également bâti sur -un ancien amas de déjection dû au torrent qui traverse aujourd'hui le village.
La vallée du Drac ,. dans le département de l'Isère, offre plusieurs dépôts d'origine semblable;
tels sont ceux que les torrents de Saint-Micheldes-Portes et de Saint-Martin-de-Clelles , aujourd'hui profondément encaissés, ont formé autrefois en débouchant dans la plaine du Trièves. L'énumération précédente de lits de déjection éteints ne peut donner qu'une faible idée de leur multiplicité dans le Dauphiné. Il est exact de dire que leur existence constitue un fait général dans ce pays et probablement dans les Alpes entières. On l'observe partout où les conditions nécessaires
à sa formation se sont trouvées réunies (i). Ces conditions se réduisent à deux, qui sont 10 L'existence d'une gorge ou d'un canal resserré, aboutissant d'une part à une vallée dont la pente est faible relativement à celle du canal, et communiquant de l'autre avec une dépression de figure quelconque, actuellement bien boisée à (I) Il m'est arrivé plusieurs fois, en voyant de loin la base et les flancs de montagnes que je n'avais pas encore visitées, de prédire, d'après l'aspect des lieux, qu'on devait y trouver des lits de déjection éteints.. Jusqu'à présent je n'ai jamais été trompé dans.ces prévisions.