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GÉOLOGIE DU CHILI.
VOLCAN D'ANTUCO.
rieur, aboutit aux grands escarpements du N.-0, qui coupent toute la montagne, et ne présente aucune coulée de laves semblables à celles qui descendent dans la vallée 'de la Laja. Nous pûmes traverser cette plaine avec la plus grande facilité, ne rencontrant d'autres obstacles que quelques fentes entr'ouvertes dans les glaçons, et que nous franchîmes sans peine. On marche d'abord, pendant 800 à I .000 pas, sur une pente extrêmement douce et à peine sensible, qui devient bientôt plus rapide, et qui, à une centaine de mètres plus haut, se redresse sous un angle de 35 à 4o° avec l'horizon. Cette pente rapide est couverte de neiges et de glaçons incrustés de scories volcaniques et de lapilles qui en facilitent l'ascension. A ce point, l'un de nos guides, le jeune berger, fit un faux pas qui manqua lui être funeste, et refusa de nous suivre plus loin. Il n'y avait cependant pas encore de véritable danger, et ce n'est qu'à une hauteur de 250 à 30o mètres au-dessus de la base du petit cône que nous commençâmes à rencontrer des obstacles sé-
vàmes près du sommet du volcan. Il nous fut
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rieux. C'étaient d'énormes fentes de om,6o à 2m,00 de largeur, dont quelques-unes avaient plus de
absolument impossible de passer alors soit du côté du Sud, soit du côté du.N.-E., et le vent d'Ouest, qui soufflait à cette heure avec violence, lançait, par dessus le bord du cône supérieur, des pierres et des scories qui roulaient autour de nous sur les flancs de la montagne avec une rapidité et un fracas épouvantables. Nous continuâmes néanmoins à grimper sur les masses de scories et de glaçons, dont la surface, rendue humide et glissante par la chaleur du soleil, nous exposait à de fréquentes chutes ; mais arrivés à peu près à une centaine de mètres du sommet, la rencontre de fentes infranchissables et de grosses pierres volant autour de nous, nous déterminèrent à borner là notre ascension. Nous prîmes un instant de repos dans une cavité assez profonde pour nous abrite, et j'en profitai pour y placer mon baromètre qui m'indiqua une hauteur de om,55 140 à la température de 13°,0 (l'observation faite le même jour, à trois heures du soir, au niveau de la mer, à Coquimbo,
avait donné om,7562o et 21°,o), ce qui donne une altitude de 2718m, et me porte à croire que celle
la
sommet du cône supérieur, qui change tous les ans de forme et d'élévation, ne dépassait alors
masse de glaçons mélangés de scories qui forme le sommet du volcan. La fig. 12, pl. IV, donne une idée de la disposition générale de ces fentes dont les
Un orage qui grondait sur nos têtes, des explosions se succédant toutes les io à 15 minutes, et
15 mètres de profondeur, et qui traversaient
bords sont très-glissants. Pour surmonter ces obstacles, il faut longer les fentes jusqu'à ce que l'on rencontre une partie assez étroite pour pouvoir la franchir; et il arrive souvent qu'on se trouve ainsi engagé dans un réseau de fentes dont on ne voit pas l'issue.
Il était près de onze heures quand nous arri-
suivies de bruits souterrains et de légers tremblements du sol sous nos pieds, une pluie intermit-
tente de lapillis et de scories, des bouffées de vapeurs et le sifflement des pierres, nous accompagnèrent danM ',loue périlleuse descente.
Je ne décrirai pas les efforts inutiles que nous fîmes ensuite pour remonter jusqu'au cratère par