Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
520
RAPPORT
ment dans un courant d'eau, conserve, à un haut degré, sa forme primitive, et c'est ainsi qu'il s'offre dans les mines sèches. Ces gisements, l'épanchas
dans quelques vallées d'une grande étendue, :ont l'apparence d'un sol d'alluvion composé de quartz. et d'argile talqueuse contenant un peu de matière végétale provenant des coteaux environnants. Indépendamment de ces amas d'or, il est hors de doute que des veines de ce métal en place ont été découvertes. On possède divers échantillons d'un quartz aurifère d'une richesse inconnue jus-
qu'à ce jour, et où le métal est à un degré de ténuité extrême. Rien n'indique que ce quartz soit de formation volcanique; il s'offre d'ailleurs sous toutes les formes imaginables, et à des degrés de richesse très-variables. L'or qu'on trouve dans toutes les rivières, et celui des mines sèches, -ont évidemment la même origine; si le premier est en
paillettes, la cause doit en ètre attribuée à l'action des eaux auxquelles le quartz aurifère a été soumis.
Si les divers ravins et rivières de cette contrée sont également riches en or (et tout le prouve, puis-
11
que les mineurs en ont généralement obtenu une égale proportion dans chacune d'elles), on. peut en conclure que les filons d'or sont aussi d'une égale richesse dans toute cette contrée , de 5oo 600 milles de longueur sur 4o à 5o en largeur. Pour se faire une idée des trésors que renferme cette région, il suffit d'évaluer la masse d'or qu'on en a tirée jusqu'à ce jour. C'est vers la fin du mois de mai 1848, et sur les bords de la rivière dite des Américains , que l'or fut d'abord découvert. L'avis officiel n'en parvint à Washington qu'à la fin de l'automne; lés
SUR LA CALIFORNIE.
a21
émigrants américains ne purent donc arriver en Californie que l'année suivante. Les habitants de cette contrée, 5oo individus environ venus de l'Orégon et d'autres venus du Mexique et des pays environnants, furent les seuls qui se livrèrent à la recherche de l'or en 1848; on peut en estimer le nombre total à 5.000 individus. Si l'on admet que ces 5.000 travailleurs recueillirent l'un clans l'autre 5,000 francs chaque, suivant l'estimation de personnes bien informées,
la valeur totale recueillie a donc dû s'élever à 25.000.000 de francs. La nouvelle de cette découverte s'étant répan-
due, les chercheurs d'or accoururent de toutes parts en Californie. Il en vint du Chili, du Pérou,
du Mexique, de la Chine et même de la Nouvelle-Hollande. Si l'on excepte un petit nombre d'Américains qui s'y rendirent par la voie de Panama, la masse de ceux qui s'y dirigèrent par le cap Horn ne commença à y arriver que vers les mois d'août et de septembre 1849.
Au mois de juillet, on estimait à 15.000 le
nombre des Chiliens, Mexicains et Péruviens qui
se trouvaient en Californie. Au camp nommé Souariano , il y en avait fo.noo. C'était une vraie ville, mais une ville de cabanes et de tentes, ayant des hôtels , des magasins pourvus chi nécessaire,
et même du superflu ; la glace y était apportée de la Sierra-Nevada , et toutes sortes de boissons rafraîchissantes V étaient préparées; une arène pour les combats de taureamx y avait même été improvisée au moyen de troncs d'arbres. Les étrangers se concentrèrent dans la partie du Sud , ce qui leur donna momentanément la su-
périorité sur les Américains, et leur permit de Tome XVIII, 1850.