Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
482 Du fonçage
des puits.
EXPLOITATION DE LA HOUILLE
Suivant l'usage du pays, les premiers puits de Commentry étaient rectangulaires; en moyenne ils avaient 2,8o de longueur et 1-,60 de large. Ces dimensions pouvaient suffire au passage de tonneaux de 6 hectolitres ; elles étaient trop faibles pour des convois de
bennes. On les a donc agrandis en adoptant la forme circulaire ; aujourd'hui ces puits ont en moyenne 5 mètres de diamètre.
Leur fonçage ne présente en général de difficultés que lorsqu'ils donnent beaucoup d'eau ; dans la partie centrale de la couche où la puissance est la plus grande, les roches et le charbon sont fissurés et livrent volontiers passage à l'eau. Là quelques -puits donnent à
certaines profondeurs, principalement dans le voisinage de la couche , jusqu'à 16 tonnes de 6 hectolitres par heure et même davantage ; au delà de ce chiffre, on
suspend le fonçage et l'on bat les eaux pendant un certain temps ; 'puis les ouvriers rentrent jusqu'à ce que leur affluence les oblige- de nouveau à sortir. Heu-
reusement ces puits sont rares ; leur fonçage devient alors fort coûteux ; surtout quand il s'agit de descendre dans une roche dure, comme le poudingue qui sert de base au terrain houiller. Dans ce cas, les postes de mineurs sont de quatre hommes, deux ne font que charger l'eau, les deux autres percent les trous de mine et mettent le feu.
Il est fort rare qu'ils soient obligés de se servir de cartouches en fer-blanc ou goudronnées : ils emploient communément et toujours les mèches anglaises dites fusées de sûreté. Dans les parties qui exigent un revêtement, on muraille avec du grès houiller pris dans les travaux à ciel
ouvert ; on choisit les bancs les plus durs. Mais ces grès sont en général assez tendres, et lorsqu'il faut re-
11ANS 1.£ flASSIN DË
C.):11MÊNTAIP.
485
vêtir certaines parties qui fatiguent plus que d'autres telles que _les accrochages et les bouches des puits, il vaut mieux cuveler suivant la méthode flamande. Une ou deux trousses colletées suffisent pour porter le poids du cuvelage et même plusieurs mètres de maçonnerie, en supposant qu'il y en ait au-dessus. Les trousses ordinaires sont ensuite montées et serrées fortement par divers matériaux, tels que coins de bois et moellons bruts que l'on tasse fortement entre les parois du puits et les pièces de cuvelage. Cette précaution est indispensable pour empêcher celui-ci de se déformer sous le choc des bennes. Le nombre des pièces qui composent les trousses est très-variable ; moins il y en a et plus aisément elles se posent, mais leur épaisseur doit être grande; en outre, plus il y a de pièces, plus on approche de la forme circulaire et mieux se fait le raccord du cuvelage avec la maçonnerie ou les parois brutes du puits. On varie depuis 1 o jusqu'à 15 pans ; une épaisseur de om,o 8 à o'n,10 est alors suffisante. Comme il ne s'agit pas ici de retenir les eaux, mais dé s'opposer seulement
à la poussée du terrain, ces cuvelages peuvent être travaillés grossièrement et avec du bois ordinaire.
.
Comme exemple assez curieux de cuvelage, nous donnons le dessin (Pl. II, fig. 4, 5) d'un accrochage ouvert dans des schistes houillers très-tendres ; à l'entrée de cet accrochage on avait à établir un cadre de grandes dimensions. Ce cadre se raccorde avec les pièces
d'un cuvelage à 10 pans qui viennent s'appuyer contre les deux montants, tandis que la sole du cadre repose sur les trousses colletées et que sa tête porte le reste du cuvelage... Pour ménager le matériel, il faut avoir soin de faire disparaître au pic et à la pointerolle toutes les aspérités