Annales des Mines (1852, série 5, volume 2) [Image 25]

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GÉOLOGIE

Le gisement se compose, ainsi que nous l'avons indiqué plus haut, d'une succession de couches de grès et d'argile, sensiblement verticales, de 100 mètres d'épaisseur moyenne, enclavées dans des couches de grès, de pou-

dingues et de brèches, de calcaires et d'argiles, dont l'ensemble incline vers l'ouest. L'exploitation qui dure presque sans interrupti6n depuis près de trois siècles et qui, à de certaines époques, a été très-active, a nécessairement donné lieu à des travaux fort étendus et de plus

fort irréguliers, si l'on tient compte de cette circonstance que la plupart des directeurs nommés par le gouvernement espagnol manquaient de connaissances spéciales ; qu'il était dans leur intérêt de produire le plus possible et qu'enfin ils s'entendaient souvent avec les intendants de la province pour ordonner des travaux inutiles, mais dont l'importance rendait plus faciles et surtout plus considérables les vols qui se sont toujours commis lorsque la mine a été administrée au nom et aux frais du roi d'Espagne.

C'est en effet ce qui est arrivé, et après avoir employé quatre jours à visiter la mine, après y être entré à huit reprises différentes et y avoir séjourné chaque fois

trois ou quatre heures, je n'ai guère parcouru que la moitié des travaux et je n'ai pu prendre de la correspondance des différents champs d'exploitation qu'une idée fort incomplète. Le développement horizontal des travaux, dans le sens de la direction des couches est de 5oo mètres ; dans le sens de la puissance des couches, il est de io4 mètres à la partie supérieure de l'exploitation vers le sommet

de la montagne et de Go mètres dans la profondeur moyenne. Quant à la profondeur totale, je ne puis en donner qu'une évaluation approximative, et je crois être assez près de la vérité en la fixant à 35o mètres

DU PÉROU.

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depuis la porte de Charles III , qui se trouve au point

le plus élevé, jusqu'aux ateliers de Saint-Jean-Népomucène , qui sont abandonnés aujourd'hui à cause de l'appauvrissement du minerai. Je ne puis entreprendre ici la description complète de la mine ; en l'absence d'un plan exact des travaux, elle serait difficilement compréhensible et n'offrirait aucun intérêt : je me bornerai à dire que l'ensemble des ateliers , en dehors des parties éboulées, dont je parlerai tout à l'heure, ressemble assez bien à ce qui se produirait si les carrières de Montmartre étaient exploitées à divers étages, et présente par conséquent de vastes excavations irrégulières, soutenues par des piliers isolés en maçonnerie très-solide ou le plus souvent pra-

tiqués dans le grès lui-même qu'on respecte, mais que par malheur on n'a pas toujours assez respecté. La roche de grès qui forme le toit de ces excavations est loin de présenter une grande solidité ; il y existe de nombreuses fissures naturelles et il s'en détache fréquemment des fragments d'un assez gros volume qui tuent ou blessent les ouvriers. Le grès , dans lequel toutes ces excavations sont pratiquées, change fréquemment d'aspect, de dureté de couleur et de grain. Quelquefois il fait une légère effervescence avec les acides, le plus souvent il est exclusivement siliceux, d'autres fois aussi il est mélangé d'un peu de ciment argileux. Il est presque partout imprégné de cinabre, mais avec une extrême irrégularité, de telle sorte que certains piliers qui subsistent encore dans les travaux supérieurs, et que l'on ne saurait enlever sans compromettre la sécurité de toute la mine, contiennent jusqu'à 9. et 5 p. moo, et plus de mercure métallique, tandis que dans la profondeur ils ne donnent plus qu'un ou deux millièmes, excepté dans quelques points, qu'on rencontre tous les