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GÉOLOGIE
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DU PÉROU.
qui va sans interruption d'une Cordillère à l'autre. Considéré dans son ensemble, du sommet des hauteurs de Churchampa et abstraction faite des déchirures qui le sillonnent et de quelques montagnes peu élevées qui font saillie vers le milieu, le fond de ce bassin forme un plan incliné dont la partie supérieure s'appuie sur le pied de la Cordillère orientale et descend lentement jusqu'aux rivières d' Ayacucho et de Huarpa qui coulent au pied des derniers chaînons de la Cordillère de la côte. Le terrain qui constitue ce plan incliné est aussi tout à fait différent de ceux que nous avons rencontré jusqu'à ,
présent. En effet, depuis Huanta jusqu'à la côte de Pacaycasa on ne rencontre que des tufs marneux et calcaires, des argiles et des marnes endurcies, et parfois des roches analogues au trachyte, mais beaucoup plus tendres et d'une couleur blanchâtre. Les couches ,
sont sensiblement horizontales, et, malgré la difficulté de s'expliquer comment ce terrain, qui se trouve complètement enclavé dans la Cordillère et qui ne présente aucun des caractères d'une alluvion moderne, aurait pu
se déposer après le soulèvement, l'horizontalité des couches et leur nature toute spéciale me portent à croire qu'il est postérieur à la formation des Cordillères.
Au surplus, pour trancher la question d'une manière absolue, il faudrait le soumettre ;à un examen beaucoup plus complet que celui que j'ai fait moi-même, et surtout étudier la nature chimique de diverses roches très - curieuses du bassin d' Ayacucho dont je n'ai pu augmenter ma collection, déjà très-embarras ,
sante. Tuf porphyrique.
La plus remarquable de toutes ces roches est celle qui constitue une colline abrupte après le petit village de Pacaycasa; sa puissance est d'au moins 2 oo mètres, et la stratification, peu près horizontale, n'est sen-
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sible qu'à une certaine distance : on distingue alors très-nettement des séparations parallèles dont la couleur est un peu plus foncée que celle de toute la masse. En gravissant le chemin sinueux qui conduit au sommet les yeux sont éblouis par la réflexion des rayons solaires sur une roche d'une blancheur éclatante et les plans de stratification disparaissent entièrement. Cette roche se
compose d'un ciment d'une apparence marneuse et d'une couleur blanche qui empâte des petits noyaux de forme irrégulière ; les uns sont d'une couleur blanc de neige et ressemblent à des cristaux de feldspath désagrégé , les autres sont assez durs et presque noirs. Elle présente assez bien les caractères d'une roche volcanique, et, sans rien décider sur son origine , je ne puis mieux la désigner que sous le nom de tuf porphyrique.
Ce qui me porte à croire que cette roche est une variété de trachyte , c'est qu'Ayacucho repose sur des roches d'origine volcanique qui forment au sud de la ville des assises assez puissantes et aussi presque horizontales. C'est une espèce de masse compacte, d'un gris noir, à cassure inégale et grenue comme celle du grès,
et qui empâte un grand nombre de fragments irréguliers de scories d'une couleur noire. Cette formation de laquelle on extrait la plus grande partie des pierres employées à Ayacucho pour la construction des édifices est recouverte, aux approches de la ville, d'une couche de quelques mètres d'épaisseur formée par une roche de couleur noire, poreuse et scorifiée, assez semblable aux fragments disséminés clans les assises inférieures et qui représente exactement une amygdaloïde dont les noyaux auraient disparu. Nous allons maintenant sortir du bassin d' Ayacucho, que je me propose d'étudier avec plus de détails à mon