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Djebel Sfah.
CONSTITUTION GÉOLOGIQUE
car le nombre des dattiers et des jardins qui environnent le village est fort restreint. Ces cultures ont pris, dans les dernières années, un grand développement, mais elles sont encore loin d'atteindre celui qu'elles devaient présenter sous la domination romaine, si l'on en juge par les restes d'un aqueduc placé auprès du gué qui traverse la route d'el Kantra , qui faisait arriver les eaux dans les parties supérieures de cette vaste plaine, et par les ruines assez considérables que l'on observe sur les deux bords de la rivière, entre el Kantra et el Outaïa. Un rideau de montagnes secondaires limite entièrement vers le sud la plaine d'El Outaïa , et s'étend jusqu'au bord de la rivière. Les couches de calcaires compactes blancs ou rosés dont la chaîne est composée plongent ici vers le nord ; on la traverse au col de Sfah par lequel on a établi depuis l'occupation française un passage accessible aux bêtes de somme et aux cavaliers, d'où l'oeil découvre pour la première fois l'immense plaine du Sahara qui se poursuit jusqu'aux dernières limites de l'horizon avec ses teintes blanchâtres et monotones dont les vertes oasis des Ziban viennent seules interrompre l'aspect uniforme et saisissant. En descendant vers Biskra, on retombe dans une série de collines de hauteur peu variable formées de marnes blanches , d'argiles gypseuses, de grès calcaires faiblement agrégés, de calcaires caverneux très-, compactes qui recouvrent, dans la région ouest, la plupart des buttes, et de poudingues développés principalement aux abords de la rivière, où ils occupent les pentes sud et les parties supérieures des marneions, notamment de celui qui renferme les ruines de l'ancien fort Turc, que les beys de Constantine avaient établi en avant de Biskra. Les dépressions produites
DES Z113ÂN ET DE L'OUAD
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dans ce terrain par l'action des eaux sont occupées par un ,rand nombre de cailloux roulés de calcaires compactes, de silex noirs, qui rendent la marche très difficile et qu'aucune végétation ne vient recouvrir. Les eaux qui s'y rassemblent à la suite des pluies sont for-
tement salées, et un petit cours d'eau qui déverse à l'ouest de Biskra une portion d'entre elles porte pour ce motif le nom d'oued el Melah ou de ruisseau salé. On y trouve encore, pour compléter l'analogie avec le plateau d'el Hammam que nous avons décrit entre el Kantra et el Outaïa, des sources thermales sulfureuses ; l'une d'elles , qui est entourée d'une sorte de bassin naturel, marque 46° centigrades et présente une forte odeur hépatique. Elle est très-fréquentée par les indigènes, ainsi que par la garnison de Biskra.
Avant d'arriver à cette oasis, on rencontre encore quelques monticules isolés et régulièrement alignés de calcaire secondaire, dont les couches plongent de 78 à
45° vers le sud. Le nouveau fort Saint-Germain est établi sur l'une de ces buttes qui a été dérasée pour les constructions et dont on ne retrouve aujourd'hui les traces que dans le fossé du fort. La coupe n" 1 reproduit cette disposition des couches, ainsi .que l'ensemble des terrains compris entre el Kantra et Biskra que nous venons de décrire.
L' oasis de Biskra, chef-lieu du cercle des Ziban, s'élève sur la rive droite de l'oued el Kantra, qui a pris , à partir de sa jonction avec l'oued Abdi , le nom d'oued Biskra. Remarquable par la richesse de sa vé-
gétation, par l'étendue de ses cultures, qui comprennent, indépendamment des céréales, des légumineuses, des oliviers et des arbres. fruitiers, 120.000 palmiers
productifs, cette oasis renferme, en dehors de notre établissement militaire autour duquel se sont grou-
Biskra