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DANS LA FABRICATION DE LA PORCELAINE.
MATIÈRES COLORANTES EMPLOYÉES EN CHINE
gnements sont tellement nets, qu'on ne saurait désirer rien de plus précis. Le P. d'Entrecolles dit dans sa première lettre : « Quand on veut appliquer l'or, on le broie et on le dissout au fond d'une porcelaine, jusqu'à ce qu'on voie au-dessus de l'eau un petit ciel d'or. On le laisse sécher, et lorsqu'on doit l'employer, on le dissout par parties dans une quantité suffisante d'eau gommée; avec 5o parties d'or, on incorpore 5 parties de céruse, et on l'applique sur la porcelaine, de même que les couleurs. » Il est singulier que ce soient là précisément les pro-
portions dans lesquelles, en Europe, on mêle à l'or le fondant qui doit le faire adhérer à la porcelaine : on sait que ce fondant est, à Sèvres, du sous-nitrate de bismuth. Le catalogue de la collection anglaise dit de même :
« L'or doit d'abord être mêlé à de la céruse et à de la colle de peau de boeuf, puis appliqué sur la porcelaine. »
Délayants.
Les Chinois ne se servent pas d'essence de térébenthine pour délayer leurs couleurs, comme on le fait en Europe ; ils les emploient à l'eau, sans addition , comme cela résulte du texte des différents catalogues que nous avons sous les yuux. Pour se servir des couleurs de Chine , il faut broyer la couleur finement et l'amener avec l'eau en consistance convenable. Quelques-unes seulement doivent, d'après le P. Ly, , être mêlées à une substance particulière qui rend l'emploi facile. Il cite comme devant être additionnées de yeou-p'hy-kao les couleurs appelées fan-hong , feng-hông et ching-lan. Nous avens trouvé
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dans les couleurs de M. Itier des rouges fan-hong et des noirs si-feng-liao composés du mélange de la couleur et du yeou-p'hy-kao. C'est cette dernière substance qui
leur communique l'odeur de colle de gélatine brûlée que nous avons indiquée plus haut, quand on les soumet à la calcination. Le P. Ly a joint à son envoi une certaine quantité de yeou-p'hy-kao : « C'est de la gomme de peau de boeuf ; quand on se sert des couleurs fan-hong , feng-hong , »
et ching-lan , on doit les confectionner avec l'eau liquéfiée de yeou-p'hy-kao. »
Pinceau.
M. Itier avait rapporté de son voyage en Chine un assortiment des pinceaux avec lesquels les Chinois de Canton appliquent leurs couleurs sur les porcelaines. La collection de l'École des mines en renferme qui viennent de King-te-tching , et qui ont été envoyés par le P. Ly. Tous ces pinceaux se ressemblent; ils sont formés d'un long tuyau creux végétal de la nature des joncs, dans l'intérieur et à l'extrémité desquels sont fixés solidement quelques poils très-allongés : « Il y en a de communs et de fins ; les uns servent pour peindre
avec diverses couleurs, les autres pour peindre des fleurs délicates ; quelques-uns servent à peindre avec
du rouge commun, et d'autres, enfin, pour peindre avec du rouge fin. » Résumé.
L'examen que nous venons de faire des matières employées en Chine à la décoration des porcelaines, explique ce qu'il y a d'obscur et corrige ce qu'il peut y avoir d'erroné dans la seconde lettre du P. d'Entrecolles (XIX' volume des Lettres édifiantes et curieuses écrites