Annales des Mines (1853, série 5, volume 3) [Image 213]

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STABILITÉ

renferme le centre de gravité de la locomotive, celui du système de plusieurs pièces semblables des deux machines partielles, puisque les éléments semblables de ces machines se trouvent à égale distance de ce même plan. Le plan moyen d'un organe mobile sera pour nous le

plan passant par son centre de gravité et parallèle au plan méridien. Enfin, pour simplifier le langage, nous désignerons

sous le nom d'attirail du piston, d'attirail de la bielle d'accouplement de chaque machine partielle, l'assemblage du piston, de la bielle motrice et de sa manivelle d'une part, de la bielle d'accouplement et des manivelles correspondantes des roues motrices de l'autre. Les pièces composant chaque attirail seront supposées avoir le même plan moyen.

Si nous admettons qu'il n'y ait pas glissement sur les rails, toutes les parties de la locomotive sont animées d'un mouvement de translation commun parallèle

à la voie, et dont la vitesse et l'accélération sont les mêmes que celles du mouvement des roues à leurs circonférences extérieures. Or, la condition essentielle que doit remplir toute locomotive consiste en ce que sa partie fixe soit uniquement animée de ce mouvement. Si donc

on conçoit que l'on imprime à tout le système une vitesse et une accélération égale et de sens contraire à celle du mouvement précédent, la partie fixe devra se trouver réduite au repos. Mais dans la réalité, à part certaines dispositions particulières, il n'en est pas ainsi; les organes mobiles du système tendent à développer sur la partie fixe, différents mouvements que l'insuffisance des réactions des rails clans les divers sens, pour neutraliser les pressions variables correspondantes résultant de l'inertie même des pièces mobiles, ne per-

DES AIACIIINES LOCOMOTIVES.

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met pas d'atténuer complétement. C'est ainsi que, lorsque les réactions transversales des rails deviennent insuffisantes, la machine se déplace jusqu'au moment où les mentonnets des roues, venant à les presser, leur permettent de développer des réactions capables de dé-

truire les pressions correspondantes. Cela posé, on peut se demander s'il ne serait pas possible de construire les organes mobiles des locomotives de telle façon que leur inertie n'ait aucune influence sur la partie fixe du système supposé ramené au repos comme

plus haut. Pour qu'il en soit ainsi, il faut

10 Que les forces d'inertie de ces pièces n'aient aucune composante parallèle ou perpendiculaire à la voie, ou que le centre de gravité de leur ensemble, par suite celui du système total, reste invariable quelle que soit la position des manivelles. Si ces deux conditions sont remplies, il n'y aura aucune tendance aux mouvements de tangage et oscillatoire normal à la voie. 20 Que les sommes des moments des forces d'inertie des pièces mobiles prises par rapport à trois axes rectangulaires d'origine quelconque, respectivement bon-.

zontal, perpendiculaire et parallèle à la voie, soient séparément nulles , ou encore que les sommes semblables relatives aux quantités du mouvement correspondantes soient constantes. On évitera ainsi les mouve-

ments de galop, de lacet et de roulis que tendrait à prendre le système total autour de trois axes passant par son centre de gravité et parallèles aux précédents. Afin de donner autant de généralité que possible au problème que nous nous proposons de résoudre, nous considérerons une machine fictive telle que sa partie mobile comprenne comme cas particuliers les différentes dispositions usitées. La Pl. H représente l'un des deux systèmes constituant la partie mobile.