Annales des Mines (1853, série 5, volume 3) [Image 240]

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MÉTHODE NOUVELLE 466 circonstance, en particulier, a provoqué la découverte et la propagation du laminoir à cannelures, qui a donné

à la fabrication du fer brut la même impulsion que la mule-Jenny au filage des matières textiles. Enfin, la composition chimique du charbon de terre se prêtant à la production de flammes portées à des

températures fort élevées, on a pu appliquer avec succès à la production du fer, des fours à réverbère où ce métal est réchauffé rapidement en grandes masses,

et qui se prêtent par conséquent à l'intervention du laminoir ; tandis que ce moyen mécanique est peu compatible avec les anciennes méthodes, où le fer est pro-

duit ou réchauffé avec lenteur dans de petits foyers, au contact du charbon de bois. Ces mêmes éléments de prospérité sont refusés dans

beaucoup de. districts métallurgiques aux usines au bois.

Le prix de revient du bois est ordinairement plus élevé que celui du charbon de terre. La production du bois est d'ailleurs disséminée sur de grandes surfaces qui ne peuvent guère être mises en communication avec les usines, au moyen de canaux ou de chemins de fer. On ne peut, par le même motif, accumuler dans une même usine une grande force productive, et dès lors, il n'y a pas lieu d'y faire intervenir utilement les laminoirs et les autres machines dont l'emploi n'est économique que lorsqu'on opère sur des masses considérables. Enfin, et c'était là peut-être la principale cause d'infériorité des forêts devant les mines de houille, la composition chimique des bois et surtout l'irrégularité dé

leur teneur en eau hygrométrique ne permettaient guère jusqu'à ce jour au métallurgiste de produire, dans des fours à flamme, les hautes températures indispensables à la fabrication du fer.

POUR LA FABRICATION DU FER,

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Cette situation désavantageuse se fait vivement sentir

dans plusieurs régions de l'occident. En France particulièrement, elle se trouve encore aggravée par l'organisation vicieuse imprimée depuis le dernier siècle au système forestier. La propriété des forêts n'étant plus liée en général à celle des usines, souffre à la fois de la concurrence des mines de charbon de terre et des luttes intestines provoquées par la fixation du prix du bois, au

milieu des variations incessantes qui se manifestent dans le prix des fers. Il s'en faut de beaucoup cependant que la supériorité 2 p. eds e des mines de charbon de terre et des usines à fer qu'elles ,unsoir,l,s (P', alimentent puisse être établie comme principe général, et qu'elle doive entraîner la décadence de tous les groupes lerceusitquuri%fs"2:. métallurgiques, dont l'activité se fonde sur l'emploi du men ten oCsopnédil

combustible végétal. Les usines à fer au bois ne sont menacées en Europe d'une destruction immédiate que dans quelques régions du centre, de l'occident et surtout du littoral maritime. Plusieurs groupes métallurgiques placés dans ces conditions peuvent même se maintenir avec succès, s'ils s'empressent de s'approprier, autant que le comporte la nature du combustible, les méthodes de travail expéditives et économiques qui assurent la prospérité des usines au charbon de terre. Dans l'Orient et dans le Nord, les principaux groupes d'usines au bois n'ont nullement été entravées dans leur essor par la concurrence des usines au charbon de terre. Plusieurs de ces groupes exportent même des quantités sans cesse croissantes de métaux sur les marchés neutres, où se rendent concurremment les fers fabriqués au moyen du combustible minéral.

La prospérité des usines à fer au bois du Nord et de