Annales des Mines (1853, série 5, volume 3) [Image 241]

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MÉTHODE NOUVELLE

POUR LA FABRICATION DU FER.

l'Orient repose en grande partie sur des conditions naturelles spéciales à ces contrées. Elle est due, en premier lieu, au bas prix du bois ; et cet avantage résulte lui-même de la rareté de la popu-

bon de terre établies dans leur voisinage immédiat. Dans plusieurs régions forestières du centre et de l'occident, et particulièrement dans les hautes monta-. gnes , le sol est impropre à l'agriculture ; il y a donc intérêt à y conserver la culture du bois partout où la

lation. Celle-ci ne réclame pour l'agriculture et les pâturages qu'une faible partie du sol ; en sorte que l'on peut se dispenser, dans de telles conditions, d'attribuer, en calculant le prix de revient du bois, une valeur appréciable au sol forestier. La prospérité des usines du Nord doit être attribuée, en second lieu, au climat qui pendant six mois chaque année crée spontanément avec les eaux atmosphériques maintenues à l'état solide, d'excellentes voies de transport. La glace en se formant sur les rivières et les lacs, la neige en nivelant les anfractuosités du sol, couvrent le pays tout entier de voies de communication, dont la nature seule fait les frais, et sur lesquelles la traction opérée par traînage occasionne des frais moindres que ceux dont sont grevées dans le reste de l'Europe les usines

pourvues des voies de transport les plus multipliées et les plus parfaites. D'ailleurs, presque toutes les usines du Nord peuvent transporter le bois, au moment de la fonte des neiges, par voie de flottage, c'est-à-dire par un moyen incomparablement plus économique que ceux qui peuvent être appliqués au transport des combustibles minéraux. A ces éléments de succès se joindront dorénavant ceux qui résultent d'une découverte récente et dont la description fait l'objet spécial de cet ouvrage. Ce nouveau progrès de la métallurgie intéresse surtout plusieurs groupes d'usines du centre et de l'occident qui y trouveront de nouvelles ressources pour se maintenir nonobstant la rente élevée attribuée au sol forestier, pour soutenir la concurrence des usines au char-

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rente attribuée au sol dans le prix de revient de ce combustible l'emporte sur le maigre produit qu'on obtiendrait en livrant au pâturage les surfaces dénudées. Sou-

vent même la loi prescrit, dans un intérêt public, la conservation des cultures forestières sur ces montagnes, alors même que le propriétaire ne peut trouver, dans le

prix du combustible, l'équivalent d'une rente notable pour le sol forestier. Les usines placées dans ces conditions obtiennent, comme celles du nord, le bois à bas prix ; elles soutiennent parfaitement la concurrence des usines au charbon de terre, dans le cas surtout où elles peuvent aussi employer, comme véhicules, la glace, la neige ou l'eau liquide. Les forges d'Allemagne, de France , d'Espagne et 'd'Italie sont pour la plupart privées de ces avantages elles sont d'ailleurs établies à proximité de la GrandeBretagne et de la Belgique, où de puissantes usines au charbon de terre, stimulées par la concurrence intérieure, livrent souvent leurs fers au taux minimum que comporte l'état actuel de l'art, c'est-à-dire au prix de ioo à 15o francs par tonne. Plusieurs de ces forges ont déjà succombé, et les autres ne se maintiennent qu'à la faveur du prix plus élevé que les consommateurs accordent encore pour la plupart aux fers produits au moyen du bois, ou à l'abri des droits de douane qui repoussent les fers de Grande-Bretagne, de Belgique et du Nord,

ou qui du moins en élèvent le prix sur le marché

national. Le prix élevé que les forges au bois obtiennent pour TOME III, L853.

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