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POUR LA FABRICATION DU FER
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MÉTHODE NOUVELLE
La situation désavantageuse où sont placées les forges au bois de l'Europe n'est pas due seulement aux énormes consommations signalées par le tableau précédent; elle résulte encore des combinaisons vicieuses adoptées par la plupart de ces forges pour le transport des combustibles. En effet, les voies de flottage qui se prêtent seules au transport économique des combustibles végétaux (8)
n'ont guère été mises à profit jusqu'à présent que par quelques grandes forges de l'Autriche, de la Suède et de la Russie. Par les motifs indiqués précédemment (8), ce puissant moyen d'action a été peu employé par les forges du Centre et de l'Occident. Ces établissements se
sont donc attachés pour la plupart à résoudre la difficulté résultant du prix élevé du charretage, en réduisant autant que possible- le poids du combustible à transporter et la distance parcourue. Subordonnant à cette convenance impérieuse le choix des méthodes de travail , elles ont été conduites à conserver la fabrication au charbon de bois et au marteau, dans de petits établissements, disséminés sur les cours d'eau au milieu des forêts, où des ouvriers habiles, mais privés de tous les moyens de développement fournis par les progrès récents des arts mécaniques et des voies de transport, ne peuvent que maintenir l'état de choses créé par les mémorables découvertes du xvie siècle. Abandonnées en fait à l'influence des ouvriers, les forges au bois se trouvent pour la plupart privées des moyens de succès qu'assure aux grandes forges au charbon de terre, une direction intelligente imprimée par des personnes initiées aux progrès de la science et de l'art, et habituées aux grandes opérations du commerce et de la finance. D'un autre côté, les modifications qui s'introduisent
progressivement dans l'organisation des sociétés, et spécialement dans le mode de transmission des biens,
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ont amené déjà, dans plusieurs groupes de forges, une
opposition d'intérêts entre la propriété des usines et celle des forêts. Au milieu des variations continuelles qui surviennent dans le prix des fers, la fixation du prix
de cession du bois entraîne des luttes sans fin, dans lesquelles le propriétaire de forêts semble d'abord avoir
avantage. Celui-ci en effet peut sans dommage sensible, remettre à une année suivante la vente de son bois, tandis que le maître de forges ne peut chômer sans s'exposer à une perte considérable. Mais tout avantage pris sur les usines au bois, et qui empêche cellesci de soutenir convenablement la concurrence des fers au charbon de terre, est en définitive funeste à la pro-
priété forestière, et ne profite qu'aux intérêts qui se rattachent à l'exploitation des combustibles minéraux. Il en est autrement pour les usines au charbon de terre :
l'exploitation des houillères et celle des forges tendent à se réunir plutôt qu'à se séparer; et lorsqu'elles sont confiées à des personnes distinctes, celles-ci ayant un
égal intérêt à maintenir un travail régulier, ne manquent jamais de s'entendre sur le prix de cession du combustible. La multiplicité des usines au bois dans un même dis-
trict, les inégalités dues à la diversité des distances et des moyens de transport, parfois enfin l'extrême division de la propriété forestière, ne permettent pas aux intérêts qui se trouvent en présence, de s'entendre aussi facilement sur le prix de cession des bois ; il en serait
autrement si tous les produits d'un district forestier étaient dirigés vers une grande usine centrale située à l'extrémité d'une voie de flottage. Le rapport qu'il y a lieu d'établir entre le prix des bois rendus à l'usine et le prix de vente du fer, pourrait être fixé par un tarif : les frais du flottage seraient répartis équitablement entre les