Annales des Mines (1853, série 5, volume 3) [Image 317]

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MÉTHODE NOUVELLE

POUR LA FABRICATION DU FER.

exemple, la loi ou l'usage fixent quelquefois d'une manière invariable le rayon d'approvisionnement de chaque fourneau. Le législateur n'a pas seulement réglé les principaux détails de la fabrication du fer; il a également porté son attention sur ceux qui se rapportent à la vente et à la livraison des produits. Il ne permet pas que les condi-

dustriels. L'ouvrier est donc libre de se consacrer aux occupations agricoles, au moment où celles-ci sont particulièrement productives. Ainsi s'établit entre les deux catégories d'occupations, un mélange également favorable à l'intelligence et à la moralité, à l'hygiène et à l'économie privée. Les maîtres de forges n'ayant point intérêt à débaucher les ouvriers attachés aux usines rivales, ceux-ci ne sont jamais excités par l'appât d'un salaire élevé à se soustraire aux salutaires influences du lieu natal et du foyer domestique. En outre, les populations, moralisées par une succession de bons exemples, ne se trouvent point exposées au contact pernicieux de

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tions d'une loyale concurrence entre les producteurs soient dénaturées par la livraison de produits défectueux. Il a réprimé toute tendance de cette nature en

a

obligeant les maîtres de forges à déposer leurs fers dans des magasins dits Jern-Wetgen établis dans chaque port d'expédition. Des agents spéciaux y inspectent les fers de chaque forge ; ils mettent au rebut les barres mal fabriquées, ils sont même autorisés à infliger une amende aux délinquants (*).

Le système suédois garantit les maîtres de forges

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ces ouvriers nomades qu'on voit pulluler dans les grands centres industriels de l'Occident, et qui, dégagés de tout lien social, ne se rattachent guère à l'humanité que par ses vices.

Les ouvriers, encore plus que leurs chefs, tirent

Enfin, le système de la Suède n'est pas moins recommandable au point de vue qui préoccupe le plus les économistes de l'Occident. Une concurrence loyale, et qui se révèle constamment par l'amélioration des méthodes de travail, met les forges de ce pays en mesure de lutter avec succès contre les forges au charbon de terre de la Grande-Bretagne. Les fers suédois se placent aujourd'hui sur tous les marchés pour les usages qui exigent

avantage de cette organisation industrielle : la régularité de la production leur assure chaque année des

une fabrication loyale et la permanence d'une qualité supérieure. Les produits usuels de la métallurgie du fer

moyens uniformes de subsistance ; le retour périodique des mêmes occupations donne même les moyens de répartir à l'avance, en temps convenable, les travaux in-

s'y fabriquent d'ailleurs à si bas prix que les entrepôts de Stockholm et de Gothembourg livrent à bord des navires, à raison de 56 fr. les soo kilog., des aciers égaux en qualité à ceux qui se vendent 45 fr. en Angleterre et go en France. Dans des circonstances commerciales ordinaires, de bons fers produits au charbon de bois et au marteau s'y vendent au prix que j'ai précédemment admis comme représentant l'état normal de la métallurgie européenne,

contre les baisses de prix qu'entraîne l'exagération temporaire de la production. Il ôte tout prétexte à des rivalités qui se révèlent ailleurs, avec des formes blessantes, à tous les degrés de la hiérarchie industrielle. Il main-

tient de bonnes relations entre les chefs d'industrie, aussi bien qu'entre ceux-ci et leurs ouvriers.

(") Voir la description de l'institution des Jern-Wàgen dans le mémoire intitulé Sur la production et le commerce des fers à acier dans le nord de l'Europe (Annales des mines, és série, t. IX, p. 169, année 181i6).