Annales des Mines (1853, série 5, volume 3) [Image 321]

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MÉTHODE NOUVELLE

POUR LA FABRICATION DU FER.

présence d'une grande compagnie industrielle qui a envahi peu à peu toutes les positions qu'ont dû aban-

jeure partie de l'Europe, servent encore de base à l'in-

donner des rivaux moins habiles, ruinés par cet état de concurrence. Cette compagnie peut alors fixer à son

gré le prix des bois : souvent elle s'attribue le droit d'exploiter les coupes annuelles , et dès lors elle exerce sur les populations attachées aux travaux fores-

tiers un ascendant qui presque toujours serait plus convenablement réservé aux propriétaires du sol. En effet, par son organisation même, une compagnie industrielle est moins disposée que ne le sont ces derniers à conserver les salaires, les subventions territoriales et en général les modes de rétribution qui assuraient en

toute éventualité l'existence des populations. On a vu même quelques-unes de ces compagnies réduire les salaires d'une manière plus ou moins détournée, en augmentant arbitrairement les mesures de combustible pour lesquelles les anciens prix avaient été établis. Les rivalités provoquées par l'achat des bois ont alors eu pour conséquence de priver les propriétaires d'une influence utile aux classes ouvrières, et d'introduire dans les districts forestiers des germes de désorganisation sociale. On comprend, au reste, que dans l'un ou dans l'autre

cas, les intérêts qui ont le plus à souffrir de ces luttes intestines ne manquent pas de développer de vives résistances. Les chômages qui en sont la conséquence ordinaire, font passer peu à peu aux usines au charbon de terre la clientèle des forges au bois, en sorte que cet antagonisme a eu pour résultat de restreindre le rayon d'activité des anciennes usines et le débouché des forêts qui les alimentent. Les propriétaires de forêts et les maîtres de forges ne sont pas seuls intéressés à revenir aux principes de solidarité qui les unissaient autrefois, et qui, dans la ma-

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dustrie métallurgique. Le bien public exige que la propriété forestière et les usines qui en forment une dépendance naturelle, acquièrent toute l'importance que leur donnerait, nonobstant la libre concurrence des usines au charbon de terre, une bonne organisation industrielle. Il serait regrettable, en effet, que les populations attachées à un millier d'usines disséminées dans toutes les régions agricoles de la France, fussent

arrachées violemment à d'excellentes conditions de bien-être et de moralité, et allassent grossir, en quelques points du territoire, ces agglomérations industrielles que provoque l'exploitation du charbon de terre. Les déclassements de cette nature qu'on a pu constater en France depuis une dizaine d'années, signalent suffisamment les conséquences funestes qu'entraînerait

cette nouvelle atteinte portée à la tradition et aux moeurs nationales. Le gouvernement doit donc intervenir dans cette oeuvre de conservation, autant que le permettent les lois en vigueur et les devoirs de protection

qu'il a mission d'exercer envers tous les intérêts.

quelque

Les faits que je viens d'exposer répondent en partie 34.Principes qui doivent présider aux questions posées au début de ce chapitre. à l'avenir dans

La concurrence des propriétaires de forêts

et des gl 'aCnicsiadent àd "1

maîtres de forges peut momentanément donner aux uns Lnoéista,lelut ràgli: l é g Cavantage au détriment des autres ; mais elle ne le" forestière' profite en définitive qu'aux usines au charbon de terre, qui gagnent tout le terrain que font perdre aux usines au bois ces luttes contre nature. Le développement extraordinaire qu'ont pris en France, depuis trente ans, les usines au bois, ne peut être allégué comme la justification complète du régime de concurrence qui s'est établi contrairement à l'esprit TOME if!, .853.