Annales des Mines (1853, série 5, volume 3) [Image 320]

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MÉTRODE NOUVELLE

POUR LA PABRICATION DU FER.

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concurrence, au milieu des vicissitudes fréquentes qui

Le propriétaire, en présence de plusieurs maîtres de

doivent à l'avenir se manifester dans le commerce

forges qui se disputent ses bois, est, à tous égards,

des fers. Les usines au charbon de terre ne sont que médio-

placé devant eux dans une situation avantageuse. Ces derniers, en effet , s'ils ne concluent pas les marchés, sont condamnés au chômage, et supportent improductivement les charges fixes imposées par le capital industriel et par l'assistance due à une population ouvrière inactive. Le propriétaire de bois, au contraire, en gar-

crement grevées par l'achat du combustible ; leurs charges se composent en grande partie de l'intérêt annuel des capitaux immobilisés, c'est-à-dire des frais qui restent invariables quelle que soit l'importance de

la fabrication. Ces usines trouvent donc avantage à continuer leurs travaux alors même que le prix des fers tombe au-dessous du taux normal. Les exploitants des mines de charbon de terre ne pouvant eux-mêmes entrer momentanément en chômage, sans se condamner à une véritable ruine, s'empressent d'ailleurs, à ces

époques de crise commerciale, de mettre lé prix des combustibles en harmonie avec le prix des fers. Dans les mêmes circonstances, les usines au bois ne

peuvent échapper à la ruine ou au chômage que si le prix des bois, qui entre souvent pour deux tiers dans le prix de revient du fer, subit une réduction proportionnelle à la baisse survenue dans le prix du métal. Or c'est ce qui arrive rarement tout d'abord, lorsque lepropriétaire de forêts et le maître de forges sont placés dans un état habituel d'antagonisme. Dans le débat qui s'établit, le propriétaire de forêts méconnaît souvent l'intérêt qui lui commanderait de placer le maître de forges en position de soutenir la concurrence des usines

au charbon de. terre : alléguant la probabilité d'une hausse prochaine, il conteste toujours que le prix de la récolte prochaine puisse s'établir d'après le prix actuel du fer. Dans ce conflit stérile, les contractants se trouvent rarement placés dans une situation égale, ét presque toujours l'un des intérêts Se trouve sacrifié.

dant ses bois sur pied, est assuré de les retrouver l'année

suivante augmentés, par le fait de la végétation, d'une quantité de matière ligneuse à peu près équivalente à

l'intérêt de l'argent qui dut été réalisé par la vente. Souvent d'ailleurs il a pour auxiliaires l'entraînement que développe l'esprit de concurrence et l'imprudence de maîtres de forges inexpérimentés ; il profite donc de ces avantages aussi longtemps que la ruine de l'industrie métallurgique n'est pas consommée dans la localité. Ce cas s'est souvent présenté en France depuis 1822; aussi, les avantagés qu'on avait voulu, à cette époque attribuer à l'industrie du fer, ont-ils été d'abord acquis aux propriétaires de forêts. D'un autre côté, les maîtres de forges placés dans cet état de dé- pendance ont compris que toute amélioration introduite dans leurs usines ne profiterait qu'à leurs antagonistes, et ils ont surtout repoussé celles qui eussent exigé une immobilisation de capital. Au milieu du progrès général des établissemtnts industriels , les. petites usines au bois placées dans ces conditions ont donc conservé pour la plupart le matériel qui caractérisait l'état de l'art à la fin du dernier siècle : sous tous les rapports, ce régime de concurrence a été une cause de décadence pour la métallurgie au bois.

Cette situation est intervertie au détriment des propriétaires de forêts, lorsque ceux-ci se trouvent en