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BUT ET MOYENS D'EXÉCUTION
nature tourbeuse et de l'humidité qu'elles ont ordinairement en excès. Pour les amender, il faut d'abord les assainir, ce qui supprime la source du mal ; puis faire disparaître l'excès des matières organiques par l'écobuage. Les terres humifères , telles que nous venons de les définir, se rencontrent dans presque tous les pays oit elles occupent quelquefois de vastes étendues. Leur amélioration , souvent facile, produit les plus heureux résultats, tant sous le rapport agricole que sous celui de la salubrité publique. Les terres amendables chimiquement paraissent au premier abord devoir être très-nombreuses, si l'on a égard à la multitude et à la diversité des matières dont l'influence chimique sur le sol a été constatée. En effet, saris sortir des substances purement minérales, on peut citer la marne, la chaux caustique, le sulfate de chaux ou gypse, les cendres, la suie, les roches feldspathiques pulvérulentes et la plupart des sels alcalins. Mais parmi ces substances, il en est dont l'usage sera toujours trèsrestreint, à cause de leur cherté ou de la difficulté de se
les procurer; d'autres qui conviennent à peu près à toute espèce de sols. En les écartant, il n'en reste que deux qui , par la généralité de leur emploi et leur action spéciale sur certaines terres, peuvent servir de base à une classification. Ces substances sont la chaux, soit à l'état de marne , soit à l'état caustique, et le gypse.
La marne délitée par une longue exposition à l'air agit chimiquement sur les terres en fournissant du carbonate de chaux extrêmement divisé, et par conséquent très-propre à être assimilé par les plantes. Il paraît aussi que la marne, à raison de sa porosité et de la division de ses molécules, jouit d'une propriété précieuse, commune au reste à toutes les poussières ténues : elle
DES CARTES AGRONOMIQUES.
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condense les gaz et les vapeurs atmosphériques et donne lieu par là à la formation de sels azotés, ce qui lui communique en partie l'énergie des engrais organiques.
L'emploi de la chaux caustique porte le nom de chaulage. Cette substance mise sur les terres en poudre très-divisée passe promptement à l'état de carbonate ; elle agit donc principalement à la manière de la marne. Cependant, on doit admettre que par sa causticité elle
a une influence particulière, au moins dans les premiers moments où elle est employée. Elle sature les acides libres qui se rencontrent quelquefois dans le sol ;
elle favorise aussi la décomposition de certaines substances soit minérales, soit organiques , et les transforme promptement en éléments assimilables. C'est principalement sur les terres tourbeuses ou humifères que ses heureux effets se font sentir.
La marne et la chaux caustique conviennent aux terres argileuses, argilo-siliceuses, et en général à toutes celles qui manquent de carbonate de chaux. Elles réussissent quelquefois dans les terrains calcaires; car il ne suffit pas qu'un principe minéral nécessaire aux plantes
se trouve dans un terrain, il faut encore qu'il y soit dans un état propre à l'assimilation. Je donnerai le nom de calciphiles (1) aux terres susceptibles d'être marnées ou chaulées avec avantage. Le gypse, qui prend le nom de plâtre quand il a été privé de son eau par la calcination, est un des amendements chimiques dont les effets sont les plus extraordi-
naires et en même temps les moins .uniformes et les moins constants. Il est des localités où son emploi a doublé et triplé le produit des récoltes fourragères. (1)
Qui aiment la chaux, TOME 1V, 1855.