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BUT ET MOYENS D'EXÉCUTION
tiennent une humidité constante funeste à la végétalion.
Les propriétaires sont fortement intéressés à connaître l'étendue et la situation des terres susceptibles d'être améliorées par le drainage. Cette connaissance serait aussi très-utile à l'administration qui, sachant ce qu'il y a à faire sous ce rapport, prendrait des mesures propres à encourager la pratique d'une opération qui doit avoir la plus heureuse influence sur l'amélioration et l'accroissement de nos produits agricoles.
Pour indiquer l'étendue et la distribution géographique des terres à drainer, j'ai adopté, comme signe graphique, un semis de points ronds suffisamment rapprochés, qu'il sera facile de combiner avec les hachures par lesquelles j'ai proposé de représenter les diverses sortes de terres végétales. 2° Carte altitudinale. Choix
des divisions.
Le relief et la configuration extérieure du sol ayant une grande influence sur ses produits agricoles, il est nécessaire d'en donner une idée exacte : tel est le but de la carte altitudinale. Comme on l'a dit plus haut, cette carte doit représenter, en projection horizontale, diverses zones ou tranches d'un pays comprises entre dés plans parallèles et correspondant aux principaux traits de sa structure topographique. On pourrait croire d'abord qu'afin de mieux faire saisir les rapports qui existent entre le relief du sol et l'agriculture, il conviendrait de faire coïncider les plans parallèles avec les limites supérieures de telle ou telle récolte, ce qui servirait à caractériser les diverses zones; mais cette division n'est pas en général possible. On sait que la plus grande
hauteur à laquelle peut croître une plante est très-variable, non-seulement suivant les latitudes, mais en-
DES CARTES AGRONOMIQUES.
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core dans le sein de la même contrée montagneuse, à des distances trop rapprochées pour que la latitude puisse avoir de l'influence. Cette variation dépend de la configuration des lieux, de l'exposition, des abris, de la nature des roches et surtout de l'altitude du massif au-dessus duquel s'élèvent les sommités des montagnes. On doit à Villars, connu par sa Flore du Dauphiné, des
observations intéressantes qui ont mis cette dernière cause en évidence (1). Ce savant botaniste a remarqué qu'en s'élevant du fond des vallées jusqu'au sommet des
montagnes, dans l'Isère et les Hautes-Alpes, on parcourait cinq régions agricoles distinctes, savoir : celle du froment et des vignes, celle du seigle et des bois taillis , celle des forêts d'arbres résineux, pins, sapins, etc., celle des gazons et hauts pâturages des Alpes,
enfin celle des rochers nus et des neiges perpétuelles. Ces diverses régions sont assez nettement séparées et ont pour limites des lignes à peu près horizontales que l'on peut suivre de l'oeil sur le flanc des montagnes. Elles se succèdent partout dans le même ordre, en offrant seulement quelques variations dans leur épais-
seur; mais leur hauteur absolue est loin d'être constante. Si l'on voyage un baromètre à la main, on peut rencontrer, sans sortir d'un rayon de 12 à 15 lieues les bois résineux là oit l'on s'attendait à trouver les prairies alpines ; les terres cultivées peuvent occuper la place des forêts d'arbres résineux ou même celle des hauts pâturages. On remarque qu'une plus grande élévation des zones au-dessus du niveau de la mer corres-
pond toujours à une hauteur plus considérable de la vallée principale ou du plateau qui sert de base à la montagne, l'exposition n'ayant sous ce rapport qu'une (i) Journal de physique, t. XXII p. 269.