Annales des Mines (1853, série 5, volume 4) [Image 119]

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EMPLOI DU CHLORE

chlore agit directement et comme chlorurant sur le minerai. Nous avons dû en conséquence renoncer à l'emploi des carbonates alcalins et l'action du chlore sur les al-

calis caustiques a été le sujet de presque toutes nos expériences. Nous énoncerons maintenant les principaux résultats

que nous avons obtenus, en renvoyant au second chapitre les détails des opérations et les applications à l'analyse.

Résultats. - Le soufre libre , le soufre en combinaison dans les matières minérales et dans les substances

organiques, sont rapidement et complètement transformés en acide sulfurique, dont le dosage peut être obtenu très -exact , à l'aide de quelques précautions simples que nous indiquerons plus loin. Un certain nombre de matières organiques, et notamment le papier, se dissolvent avec rapidité. L'action sur le papier des filtres est très-utile dans les analyses, en

ce qu'elle permet d'éviter les grillages, qui donnent des pertes sensibles quand on opère sur des métaux volatils. L'arsenic et l'antimoine, dans les sulfures naturels dans ceux produits par voie humide, dans les minéraux ou dans les produits d'arts, passent à l'état d'arséniates et d'antimoniates, qui peuvent être dissous compléte-

ment , et par là nettement séparés des métaux qui les accompagnent. Plusieurs oxydes récemment précipités passent à un degré supérieur d'oxydation, dont la nature dépend des circonstances dans lesquelles on opère, de la température et des proportions de chlore et d'alcali.

DANS LES ANALYSES.

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S 2. Action oxydante du chlore dans les liqueurs acides.

Afin de mettre bien en évidence les cas où l'action oxydante du chlore, dans les liqueurs acides, peut être appliquée aux analyses, nous indiquerons les réactions produites dans un certain nombre de circonstances différentes. Nous distinguerons deux cas principaux : celui où la

liqueur renferme un acide assez fort pour empêcher toute action du chlore sur les bases combinées, et celui où l'acide est assez faible pour que le chlore puisse, sa présence, agir sur les bases combinées avec lui.

Premier cas. - Supposons une dissolution renfermant un acide en excès, énergique et n'éprouvant aucune transformation sous l'influence du chlore, tel que les acides sulfurique, chlorhydrique, phosphorique, etc. Supposons en même temps dans cette dissolution un oxyde métallique base assez forte et ne pouvant pas, en présence de l'acide en excès, passer à un degré supérieur d'oxydation. Si clans cette liqueur on met un corps avide d'oxygène, comme le soufre, les sulfures métalliques, les matières organiques , ou des oxydes susceptibles de peroxydation , le chlore arrivant dans la liqueur agira comme il le ferait en présence de l'acide seul. Il n'exer-

cera qu'une action chlorurante, modifiée, quant aux produits définitifs , par la présence de l'eau et de l'acide libre.

Cette action n'est pas, en général, susceptible d'être appliquée à la séparation des métaux les uns des autres.

Dans ces conditions, on peut se servir du chlore pour décomposer les sulfures de certains métaux, et pour obtenir une dissolution exempte d'acide nitrique. Cet

emploi du chlore est bien connu, et nous n'avons