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ÉTUDE GÉOLOGIQUE
une assez grande distance. On reconnaît plusieurs buttes d'ophite qui ont relevé la craie, et les couches de celle-
ci ont pris toutes les directions. Il en résulte une multitude de failles qui empêchent de suivre aucun banc calcaire sur une longueur un peu considérable. Il n'est pas douteux que le banc de sel n'ait lui-même été brisé d'une façon toute semblable, et qu'en certains points il ne se trouve fréquemment interrompu. C'est ce que semblent indiquer les sondages'qui , en quelques endroits correspondant précisément à des failles du terrai, sont parvenus à une grande profondeur sans rencontrer la masse de sel.
D'autres sondages, au contraire, ouverts sur une ligne à peu près parallèle à la direction des zones, et entre lesquels on n'observait pas de faille apparente du
terrain, ont constamment trouvé le sel à une profondeur peu considérable. Les dernières recherches effectuées sur une longueur de Si o mètres ont même permis d'assigner au banc de sel une limite inférieure d'épaisseur. Les sondages étaient en effet plus ou moins écar-
tés de la direction parallèle aux zones. Le plus grand écart de deux d'entre eux était de 68 mètres. Il suit de là qu'une ligne horizontale, menée dans le banc de sel perpendiculairement à sa direction, aurait au moins 68 mètres de longueur : or le banc faisait un angle de 720 avec l'horizon, la ligne qui mesure l'épaisseur du sel fait avec l'horizontale un angle de 18°; l'épaisseur est donc de plus de 55 mètres. La puissance de cette masse vient ainsi se joindre à son aspect physique pour repousser toute idée de formation par voie ignée. On observe plusieurs autres faits qui établissent une
grande analogie minéralogique entre le sel de Villefranque et le sel -triasique de Dieuze et de Vie. Ainsi on
SUR LE BASSIN DE L'ADOUR.
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trouve dans la masse des cristaux de gypse et de polyhalite : le terrain qui recouvre le banc de sel contient aussi du gypse en grande quantité. Ce terrain est formé par des marnes diversement colorées qui ont la physionomie des marnes irisées. C'est ce qui a fait supposer à M. Geindre, dès longtemps familier avec le trias de
Lorraine, que le banc de Villefranque n'était qu'un lambeau arraché au trias par l' ophite et poussé à travers les couches de la craie violemment brisées. Minéralogiquement , cette hypothèse est fort acceptable, mais au point de vue géologique, nous ne saurions l'admettre. Comment concevoir en effet que des couches aussi peu résistantes que celles des marnes irisées du trias aient traversé des couches aussi dures et aussi épaisses que celles du grès vert? Car aucune contestation n'est possible : la mine de Villefranque est géologiquement supérieure à la vaste formation du calcaire schisteux et compacte qui s'étend jusqu'à Cambo. Il faut donc pour que l'hypothèse soit vraie que les marnes irisées aient traversé tout ce terrain. Nous ne parlons pas même du lias qui sans doute aurait dû aussi être traversé. Quant au calcaire jurassique, on suppose qu'il n'existe pas dans cette région. Il est vrai que le sel porte des traces non équivoques
de l'influence ophitique. Ainsi il est imprégné d'une émanation bitumineuse, il est traversé comme par des coins d'ophite et quelquefois de calcaire qui semblent s'être introduits dans une masse fortement comprimée. Mais nous ne contestons pas que la masse ait été soulevée par l'ophite. Ces faits s'allient très-bien avec la notion d'un dépôt sédimentaire formé dans l'étage marneux de la craie, et disloqué ultérieurement. Nous devons rendre compte d'une circonstance qui au premier abord semble contredire notre assertion.