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SUR LE BASSIN DE L'ADOUR. 424
ÉTUDE GÉOLOGIQUE
la Bagnère et le pont suspendu de Tercis sur le Luy. Pour décrire méthodiquement ce gîte et faire ressortir les liens qui unissent l'étage gypso-salifère à celui dont nous nous occupons maintenant, plaçonsnous au Tue des marnières, sur la tranche des marnes colorées qui montrent en ce lieu un de leurs affleurements les mieux caractérisés. En suivant une ligne perpendiculaire à la direction des bancs de marne vers le nord-est, on parcourt un espace assez grand sans voir d'affleurement calcaire et on rencontre un terrain bas correspondant à une érosion des terrains mous qui représentent la masse de l'étage gypso - salifère. En abordant le coteau sur la même direction, on trouve d'abord une carrière appelée Communale dans laquelle on exploite des bancs calcaires sans silex ; ces bancs ont une stratification mal définie : ils sont en partie
disloqués et contournés et semblent avoir subi l'influence presque immédiate d'un agent éruptif; on n'y trouve ni les silex, ni les fossiles, ni les pyrites qui caractérisent les bancs supérieurs que nous décrirons bientôt : la pierre est tachée de petits points noirs et présente de l'onctuosité au toucher. Ce banc appartient évidemment à l'étage gypso-sali-
fere dont il est le dernier terme. Tous ses caractères s'accordent avec ceux que l'on remarque dans les bancs compactes de la craie de Briscous , dans l'affleurement crétacé qui couronne le coteau qui s'élève entre Oraas et Carresse , et enfin dans les puissantes assises calcaires
qui règnent depuis le bord du gave de Pau jusqu'aux coteaux du Salleix , sur le territoire des communes de Puyoo et de Bellocq, dans la direction de Salies.
Immédiatement à la suite du gîte que nous venons de décrire à Tercis , commence la formation silicifère. La première exploitation ouverte dans ce terrain est
connue sous le nom de carrière de la Fontaine ; le calcaire y a une texture dure qui passe à celle du grès on y voit des couches à silex et des couches sans silex, parsemées de nombreuses taches vertes. Dans la carrière suivante, la pierre est plus tendre et dépourvue de silex. Vient ensuite la grande carrière, dite de Vivant, qui correspond exactement à celle qu'on exploite à Angouine pour la fabrication de la chaux hydraulique. C'est une pierre bleuâtre, gelive , renfermant de nombreux nodules de silex et de pyrite de fer qui paraissent avoir remplacé la matière des fossiles. En quelques points la silification de ces nodules n'est pas complète : le centre seul est complétement siliceux, et les parties extérieures passent par degrés insensibles et par couches concentriques à la nature du calcaire qui les renferme. On peut recueillir des ananchites et autres fos-
siles entièrement convertis en silex ou en pyrite, et parfaitement reconnaissables. Les espèces fossiles les plus communes dans cette couche sont l'Ostrea vesicutaris , la Lima mantelli , le Pecten nitidus,rinoceramus Lamarsi : de larges empreintes d'un poisson cténoïde ,
des os très-légers qui pourraient être rapportés à de grands reptiles, un nautile indéterminé et une espèce également nouvelle d'ammonite, caractéristique de cette
couche, ornée de côtes saillantes et d'empreintes dendritiques très-complexes disposées en lobes et en selles.
La pierre de cette carrière étant convertie en chaux perd sa couleur bleuâtre, et devient au contraire jaune serin. C'est dans cet état qu'elle est livrée au commerce pour la fabrication des mortiers. Cette chaux étant la seule réputée hydraulique dans un rayon très-étendu, et étant transportée à Bayonne et jusqu'à Mont-deTOME IV. L853.
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