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CHEMINS DE FER D'ALLEMAGNE.
finitivement tranchée en France : l'exemple de l'Allemagne contribuera peut-être un jour à la soulever de nouveau, et à la résoudre. A cet égard, l'exemple de l'Angleterre ne prouve rien pour la France ; il ne prouve même rien pour l'Angleterre : pour elle, il n'y avait pas
en effet de question possible ; bon ou mauvais, le régime de l'exécution et de l'exploitation par l'industrie privée était forcé ; il est la conséquence d'une organisation économique si profondément enracinée, qu'une intervention directe de l'État serait considérée comme
une sorte d'atteinte à la liberté industrielle, et, à ce titre, impossible. D' ailleurs le régime en vigueur en Angleterre est peut-être le meilleur pour cette nation, par les motifs mêmes qui le rendaient nécessaire ; les abus sont peu à craindre en présence de la constitution puissante de l'industrie et du commerce, de l'association qui sauvegarde tous les intérêts en les équilibrant. On ne trouve en France ni les mêmes obstacles à l'exploitation par l'État, ni les mêmes garanties contre les abus possibles de la gestion privée. Ce qui est praticable en Allemagne le serait au même titre chez nous : il dépendra des compagnies d'empêcher que cela ne devienne nécessaire un jour.
TRACÉ.
S Il.
265'
TRACÉ.
Les nations qui marchent à la tête de la civilisation
européenne ont chacune leur rôle distinct dans le laborieux et rapide développement des chemins de fer. A l'Angleterre (à laquelle il est juste d'associer la Belgique, qui l'a suivie de près) revient l'honneur d'avoir la première compris leur importance, et de leur avoir appliqué sans hésitation les immenses ressources de son sol, de son industrie, de son génie pratique. La France, d'abord moins prompte à l'exécution, suivant son habitude, a apporté dans tous les détails de la construction, des aménagements, de l'organisation
du service, la précision méthodique qui est le cachet ordinaire de ses oeuvres. L'Allemagne aux prises en plusieurs points avec des difficultés regardées d'aboK comme presque insurmontables, a prouvé que la cont: nuite des chemins de fer est possible partout; qu'i peuvent franchir tous les obstacles, et cela sans chan-. ger de nature, sans sacrifier leur mode de traction, sans modifier la disposition du matériel de transport ; et qu'en définitive si une route ordinaire est praticable, un chemin de fer l'est également. C'est là un résultat acquis, non comme un tour de force, réalisé par une sorte d'abus des moyens mis en oeuvre, mais comme un fait pratique, qu'on met chaque jour à profit. La limite de om,o25 adoptée en Allemagne pour les rampes l'est également en Piémont (i)
,
en Suisse, partout enfin où se présentent
(i) La ligne de Gênes à Turin gravit même le versant méridional des Apennins par des rampes dont l'inclinaison atteint 0,035, et qui sont franchies régulièrement par des locomotives depuis l'ouverture, très-récente du reste, de l'exploitation. Mais, en admettant que la traction au moyen de locomotives soit toujours rigoureusement possible sur de telles rampes, il est hors de doute qu'elle ne pourrait, sous le rapport écono-
piPart de chacune
des grandes na-
tions européennes dans les progrès des chemins de fer.
Angleterre.
France.
Rampes.