Annales des Mines (1854, série 5, volume 5) [Image 215]

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VÉRIFICATION DE QUELQUES ENGRAIS.

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VÉRIFICATION DE QUELQUES ENGRAIS.

différence les matières organiques, déduction faite de l'eau. Examen des cendres. Dosage des matières solubles On a pris 2 grammes de cendres qu'on dans l'eau. a traités par l'eau chaude, puis on a filtré et lavé le résidu jusqu'à ce que l'eau de lavage ne précipite plus par l'oxalate d'ammoniaque ou par le nitrate d'argent. Les solutions aqueuses renfermant de la chaux ou de l'acide muriatique , comme on le verra plus loin, l'absence de précipité par les deux réactifs précédents a indiqué la séparation complète des substances solubles. Le résidu a été desséché, puis détaché du filtre avec tout le soin convenable et calciné. Son poids a donné par différence la quantité des matières dissoutes. Dosage des matières solubles dans l'acide muriatigue et Le résidu insoluble clans l'eau a des matières inertes.

été attaqué par l'acide muriatique. On a filtré et lavé jusqu'à ce que l'eau de lavage ne donne plus de préci-

pité avec le nitrate d'argent, et on a pesé le résidu après calcination. Ce dernier constituait les matières inertes, et la perte éprouvée représentait les matières solubles dans l'acide. Guanos. Je me suis occupé d'abord de l'analyse des guanos qu'on regarde comme formés d'excréments d'oiseaux de mer. Il en existe des dépôts considérables dans plusieurs îles voisines des côtes du Pérou et du Chili. On en a découvert aussi en Afrique dans les dépendances du cap de Bonne-Espérance et dans quelques autres localités. Les six échantillons que j'ai examinés sont les n' i, 10, 11,12, i5 et i it et portent tous la désignation de guanos du Pérou, à l'exception du n" 10 qui est indiqué comme provenant d'lloradura dans les mers du Sud, près des îles Chincha. On remarque dans ce dernier une certaine quantité de sable qui n'existe pas dans les autres échantillons. A part cette différence, tous ces engrais ont des caractères presque identiques. Leur couleur est jaunâtre. Ils déve-

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loppent une odeur forte et piquante et ont une saveur salée assez sensible. On y distingue quelques plumes d'oiseaux, de petits grains blancs arrondis qui ne sont autres que du phos-

phate de chaux et une matière gris blanchâtre souvent imprégnée de parties cristallines qui s'y rencontrent sous forme de veinules ou de concrétions. Quelquefois les cristaux sont assez apparents pour qu'on puisse en reconnaître la forme avec le secours de la loupe. J'ai observé des octaèdres réguliers bien caractérisés par leurs petites facettes triangulaires miroitantes. Ces cristaux dissous dans l'eau donnant un très-volumineux précipité par le nitrate d'argent ne peuvent être que des chlorures, et comme ils présentent une réaction ammoniacale prononcée et que l'octaèdre n'est pas la forme habituelle du sel marin, on doit les considérer comme formés en partie de muriate d'ammoniaque. Les mêmes concrétions cristallines chauf-

fées dans un tube de verre donnent en effet d'abondantes fumées blanches qu'on a pu remarquer aussi pendant l'incinération des guanos. Ces engrais traités directement par l'eau donnent une solution jaunâtre qui rougit faiblement le papier bleu de Tournesol et qui présente exactement les mêmes caractères que l'urine. L'acide nitrique les attaque avec une très-vive effervescence

due à la décomposition de l'acide urique qui s'y trouve en quantité considérable et qui ajoute à leur richesse en principes azotés. L'acide muriatique au contraire ne produit aucun dégagement de gaz.

La composition des guanos est indiquée par le tableau ciaprès :