Annales des Mines (1854, série 5, volume 6) [Image 171]

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562 Défaveur actuelle des essieux coudés.

DE LA CONSTRUCTION DES LOCOMOTIVES

3o. Quant à la recrudescence de la répulsion qu'inspirent les essieux coudés, elle est justifiée par quelques faits récents. Il faut bien reconnaître que, malgré des progrès très-réels, la

fabrication de ces essieux n'est pas aussi sûre d'elle-même qu'on

l'a supposé pendant quelque temps ; il est même douteux

qu'on puisse jamais compter sur une pièce soumise à des efforts qui agissent d'une manière aussi défavorable, quand même elle

serait complètement exempte de défauts d'exécution. Si l'on objectait le parcours considérable d'un grand nombre d'essieux moteurs de machines Sharp et Roberls, cette anomalie, qui constitue une négation apparente du progrès, serait facile à expliquer. Les gros essieux des machines actuelles sont d'une

exécution incomparablement plus difficile que les petits essieux des anciennes locomotives. La suppression des longerons addi-

tionnels placés entre les manivelles e, de plus, aggravé les

conditions du travail des derniers, beaucoup plus chargés d'ailleurs, et on conçoit que les perfectionnements de la fabrication

ne puissent contre-balancer cette triple influence. C'est, du reste, une question toute spéciale, une question d'atelier ; elle est en ce moment l'objet de recherches suivies de la part des hommes les mieux placés pour l'étudier et la résoudre (1). Si le succès répondait à leurs efforts, on ne tarderait certainement pas à revenir aux cylindres intérieurs dans le cas de l'accouplement des roues de devant, au moins pour les machines de puissance moyenne, dont les tiroirs peuvent trouver place entre les cylindres. Mais, dans l'état actuel de la question, on s'accorde presque partout à reprendre le type si répandu il y a quelques années, si vivement critiqué ensuite, puis supplanté par la machine à cylindres intérieurs. 31. Les objections adressées à la position extérieure des cyReprochesadres. sés aux machines lindres dans les machines à marchandises ont été si souvent à marchandises à cylindres exté- formulées, qu'il est presque inutile de les reproduire. Le surrieurs, croît de largeur de la machine ; l'installation moins solide des

cylindres indépendants l'un de l'autre ; la longueur exagérée des mannetons des moyeux ; la position des bielles motrices, placées en dehors des bielles d'accouplement des roues antérieures ; la grande masse des pièces animées de mouvements relatifs concordants, et les contre-poids énormes qu'elle exige, tout en se

renfermant dans les limites de l'équilibre vertical ; tels sont, en deux mots, les griefs articulés contre les cylindres extérieurs appliqués aux machines à marchandises. Ces griefs ont paru assez graves pour qu'on ait cherché, en subissant le dernier (1) Voir la note E.

hug

TRÈS-PUISSANTES ET A PETITE VITESSE.

363 inconvénient, à faire disparaître les autres au moyen d'une inclinaison très-prononcée des cylindres; mais on s'aperçut bientôt que c'était tomber de Charybde en Scylla ; et comme les essieux coudés, mieux fabriqués, semblaient devoir inspirer plus de

confiance, on fut conduit à regarder les cylindres intérieurs

comme devant constituer le caractère définitif de la machine à marchandises. Mais on reconnaît aujourd'hui que, si on s'est exagéré les on s'engerall avantages de cette disposition, on s'est exagéré aussi les défauts leur importance.

de la disposition inverse. L'influence nuisible attribuée, priori, à la longueur des mannetons n'a pas été confirmée par l'expérience. La masse perturbatrice des pièces du mécanisme et de l'accouplement, et, par suite, celle du contre-poids luimême, peuvent être renfermées dans des limites très-toléra-

bles, en allégeant ces pièces par la substitution de l'acier fondu au fer, substitution tout à fait usuelle en Allemagne. D'un autre côté, on réalise très-facilement, avec les cylindres extérieurs, une condition sur l'importance de laquelle il n'y a guère qu'une voix, celle de reporter le mouvement de distribution complétement à l'extérieur (i). La largeur de l'entre-voie et celle des ouvrages d'art laissent d'ailleurs généralement une marge suffisante pour l'écartement des cylindres.

32. Quant aux châssis extérieurs, on peut sans doute critiquer leur combinaison avec les cylindres également extérieurs ; elle aggrave incontestablement les inconvé-

nients énumérés tout à l'heure (31) ; on conçoit donc

qu'on évite de recourir à cette disposition, tant que l'espace compris entre les longerons intérieurs peut suffire ; mais la présenter comme radicalement vicieuse, refuser de profiter de la latitude qu'elle donne (29) pour installer commodément sur des essieux rigides une machine très-puissante, à adhérence complète, c'est ce ) On y a renoncé, néanmoins , pour des machines étudiées avec soin, celles du chemin de Rhône-et-Loire (27). Il est incontestable que la position extérieure est moins essentielle pour les organes de la distribution que pour l'appareil d'alimentation, et qu'il est plus simple de les placer à l'intérieur. L'autre mode a cependant des avantages dont il ne faut pas faire trop bon marché.

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leciecca avec le chtissis extérieur.