Annales des Mines (1855, série 5, volume 7) [Image 300]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

5>84

APPLICATION DU TÉLÉGRAPHE DE M. BONELLI

AU SERVICE DES CHEMINS DE FER.

moins qu'évidente ; il est même douteux qu'il soit dans l'intérêt du système d'accumuler ainsi les difficultés, les chances de confusion, au lieu de suivre l'ordre d'idées dans lequel le succès est à la fois plus probable et

instrument parfaitement sûr, à condition d'être manié, non pas une fois par hasard en cas d'accident, mais chaque jour, à

d'une utilité plus évidente. Il est vrai que l'application à toute la longueur d'un chemin serait justifiée au point de vue du brouillard; car toutes les sections deviennent alors également dangereuses, indépendamment du

tracé. Mais à un mal accidentel, on peut opposer un remède temporaire comme lui ( i). Quelles que soient donc les chances de succès de l'expérience qui doit être faite en Piémont sur une grande échelle, il conviendrait de s'attacher en France à l'étude de la question au point de vue qui domine incontestablement tous les autres : celui des garanties contre les collisions.

NOTES. NOTE A (n' 8).

11 n'est pas impossible que la barre soit rompue par la chute d'un objet tombé d'un train. Mais cet accident est en lui-même

si rare, et, en l'admettant, il y a tant de chances pour que la barre ne soit pas atteinte, et pour qu'elle ne soit pas brisée si elle est atteinte, que le danger en question paraît être à bien peu près négligeable. Une chaîne d'attelage laissée pendante, et dont le crochet saisissait le conducteur, lui causerait de graves avaries ; mais la brièveté même des tronçons rend les accidents de ce genre au moins fort peu probables. NOTE B (no 16).

Quand il ne s'agit que de recevoir et d'expédier un simple signal conventionnel, toujours le même, le télégraphe électrique est à la portée de tout le mode. C'est, dans ces limites, un

585

toute heure. Une fois entré dans la pratique de tous les instants, il aurait bientôt dissipé les défiances dont il est encore l'objet aujourd'hui. Il importe, en effet, de remarquer que les chances de perturbations dues aux influences atmosphériques, si souvent mises en avant, décroissent très-rapidement avec la longueur, et deviennent presque nulles pour les petites dis-

tances interstationnaires : c'est aujourd'hui un fait d'expérience parfaitement établi. Rien ne prouve mieux, d'ailleurs, l'importance du rôle que la télégraphie électrique est appelée à jouer dans l'exploitation, que la rapidité avec laquelle ses applications se sont étendues en Allemagne.

L'organisation indiquée (16) conduirait peut-être, dans un autre ordre d'idées, à des améliorations fort importantes. Les fonctions des garde-lignes sont non-seulement assujettissantes et ingrates toujours, pénibles souvent, mais elles ont de plus un inconvénient très-grave, surtout en Franco, c'est d'exclure à peu près complétement toute prétention à une position plus avantageuse. La création de gardiens fixes, chargés d'un poste télégraphique, établirait dans le personnel de gardiennage une catégorie d'emplois moins pénibles, et que releveraient le sentiment de leur importance spéciale, l'intelligence moins bornée

qu'ils exigeraient, et un salaire en rapport avec ces conditions. L'émulation serait excitée, le recrutement facilité, et l'ensemble du service s'en ressentirait. NOTE C (n°19).

La communication des trains en marche avec les stations à été réalisée déjà il y a plusieurs années; seulement, elle était

périodique et automatique, au lieu d'être possible à tout instant comme dans le système Ronnelli. Elle a fonctionné pendant plusieurs mois au chemin atmosphérique de Saint-

Germain, sur lequel le passage qui a lieu successivement, en chaque point du tube pneumatique, de la pression intérieure à la pression atmosphérique, offrait un moyen simple d'inter-

rompre et de rétablir, de distance en distance, un courant constant. L'application dont il s'agit était d'autant plus motivée que c'est alors de la station vers laquelle il chemine que part