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SYSTÈMES DE SOULÈVEMENT
logique semble se conserver intact dans les roches de l'Amérique, où elles traversent des espaces immenses sans même varier d'aspect. Cette persistance du caractère minéralogique indique que des circonstances semblables ont dû présider à la formation des couches qui se sont déposées à une même époque sur toute l'étendue occupée aujourd'hui par ce continent, et donne ainsi une grande importance aux analogies qui ont été signalées entre les formations des contrées les plus éloignées. On peut donc, en s'appuyant sur ces
analogies, se former une idée à la fois générale et exacte du mode de répartition de ces roches sur la surface de l'Amérique du Sud. On voit ainsi le gneiss former une vaste ceinture qui l'enveloppe de toute part et se trouve coupée seulement de distance en distance par les dépressions qui correspondent aux bassins des-principaux fleuves. Les schistes argileux et les quartzites apparaissent sur la lisière intérieure de cette ceinture de roches cristallisées, et s'étendant de là sur toute la surface du continent, forment la base sur laquelle se trouvent disséminées les autres formations. Celles-ci se montrent au sud et au nord de la ligne qui partage les eaux des deux grands bassins de l'Amazone et du Paraguay, où les grès rouges, les marnes salifères et les calcaires qui les recouvrent occupent la plus grande
étendue, formant les sommets les plus élevés des Andes, et recouvrant de vastes surfaces dans la région située à l'est de cette chaîne. Ces roches sont séparées du schiste argileux par des
couches de psammite ou des calcaires carbonifères occupant généralement peu d'espace , et formant des zones étroites placées sur la limite des deux formations. Enfin des couches marneuses et arénacées analogue Ê aux formations tertiaires et aux derniers terrains
DE L'AMÉRIQUE DU SUD.
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de transport de l'Europe s'étendent sur les plaines traversées par le Paraguay et l'Amazone, ou remplissent de petits bassins situés quelquefois dans les régions les plus élevées de ce continent. Systèmes de soulèvement.
Tant qu'il s'est agi de constater seulement l'ordre
dans lequel se succèdent les diverses roches stratifiées
de l'Amérique du Sud, il a été possible de prendre pour point de départ les couches les plus inférieures, de constater quelles sont celles qui les recouvrent immédiatement, et de remonter ainsi des formations les plus anciennes jusqu'aux dernières couches émergées. Cette manière de procéder était même la plus simple, du moins pour le continent sud- américain , où les couches les plus anciennes sont précisément les plus développées. Mais dans les recherches relatives à l'âge 'et à la direction de chaque systèmè de soulèvement, il était indispensable de suivre une marche précisément inverse. Il est, en effet, bien peu de contrées où des soulèvements postérieurs -ne soient venus à plusieurs reprises modifier la position des premières couches émergées. Chacun de ces soulèvements ayant exercé son action non-seulement sur les strates qui étaient alors en voie de formation, mais encore sur toutes les couches préexistantes, on comprend combien ils ont dû modifier la direction des lignes stratigraphiques les plus anciennes Ainsi, étudier d'abord les mouvements du
sol les plus modernes, éliminer ensuite des systèmes stratigraphiques restants tout ce qui peut dépendre de leur action, et remonter ainsi successivement de ces derniers soulèvements jusqu'à ceux qui ont émergé les premières terres, telle est la marche que nous nous sommes proposé de suivre.