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ÉPURATION DE LA HOUILLE.
le plus souvent c'était en faisant brûler ces fins charbons sur le bord du puits d'extraction qu'on arrivait à les anéantir : il fallait alors payer la valeur du sol occupé par les résidus et des indemnités aux propriétaires voisins en raison des vapeurs sulfureuses si nuisibles à la végétation. Sur le continent, les menus étaient plus généralement utilisés, quoique très-imparfaitement : leur valeur atteignait à peine le tiers de celle du gros charbon. Il y a tout au plus vingt-cinq ou trente ans que le coke fait à Saint-Étienne était obtenu avec du charbon en fragments d'un assez gros volume (gaillette et péra) ; et cependant il n'est pas de localité où le menu charbon soit relativement plus pur et convienne mieux pour cette fabrication. L'observation de l'influence , souvent radicale, qu'exerce dans les opérations métallurgiques la pureté des combutsibles m'avait conduit, dès les années 1834 et i835, à rechercher s'il ne serait pas possible de se débarrasser, par des moyens suffisamment économiques et pratiques, des substances étrangères mêlées au menu charbon la différence de valeur entre le gros et le menu
laissait une marge assez grande pour offrir des avan-
tages sérieux, si surtout on arrivait à employer des moyens mécaniques peu coûteux. Les substances mélangées au charbon sont généralement le schiste houiller intercalé en petites veines dans le dépôt charbonneux ; le sulfure de fer, ou pyrite, est plus généralement à l'état de rognons disséminés dans la masse au voisinage du toit ou du mur de la couche, ou en petites lamelles intercalées dans les plans de fissures du combustible ; quelques charbons renferment également du sulfate et du carbonate de chaux aussi disséminés en lamelles dans toute la niasse, et se détachant
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des surfaces extérieures avec une extrême facilité au moindre choc ou frottement ; tels sont particulièrement les charbons du bassin de Newcastle. Tous ces corps étrangers à la houille ont une pesan-
teur spécifique supérieure à celle du charbon : il me parut dès lors que la séparation pouvait s'effectuer en employant des moyens analogues à ceux usités dans la préparation mécanique des minerais ; restait à déterminer le choix du meilleur procédé à mettre en usage. L'expérience acquise dans les divers établissements que j'avais organisés dans les Alpes pour la préparation
et le traitement des minerais de plomb argentifère et
de cuivre, avait fait naître dans mon esprit une prédilection marquée pour le crible à secousse où le classement par ordre de densité s'effectue avec une si remarquable précision lorsque les matières ont été préalablement divisées par ordre de grosseur. Mais tel que cet instrument fonctionne depuis des siècles dans le Hartz et généralement en Allemagne,
il n'opère que sur de petites quantités et exige des frais de main-d'oeuvre considérables qui peuvent bien
être supportés par des matières métallifères dont la valeur est élevée, tandis que pour des menus charbons le moyen me paraissait à la fois insuffisant et industriellement inapplicable. Avant même de songer à l'épuration de la houille,
tout en admirant la. précision du travail du crible à secousse, j'avais été frappé de l'imperfection du mode d'application du principe. Il me semblait préférable de
rendre le crible fixe et de déplacer l'eau au lieu de soulever et abaisser directement la matière ; on serait plus maître du travail et on arriverait plus sûrement par ce moyen à rendre l'opération mécanique et continue, double but que déjà je me proposais d'atteindre.