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ÉPURATION DE LA HOUILLE.
Je fis construire en 1833, aux mines de l'Argentière (Hautes-Alpes ) , que je réveillais d'une léthargie sécu-
laire , un petit crible fixe dans lequel l'eau était mise en mouvement par un piston plongeur en bois : c'était le premier rudiment de ce qu'on a appelé plus tard le bac à piston. Les résultats sont constatés dans mon journal des opérations de la mine. Qu'il me soit permis, en raison du rôle important que le principe du bac à piston est appelé à jouer dans la préparation mécanique des minerais, et qu'il joue déjà dans l'épuration de la houille, de jeter un coup d'oeil historique sur l'origine de cet instrument. Vers la même époque où je faisais mes premières expériences aux mines de l'Argentière sur le principe du bac à piston, des tentatives analogues étaient exécutées en 1835 à Aranydka près de Schmoellnitz dans la HauteHongrie sur des minerais de plomb, d'antimoine et de cuivre. Le résultat ne fut pas jugé satisfaisant en raison de l'inégalité de criblage dans les différentes parties du crible. Pour remédier à cet inconvénient on essaya de
placer de petites cloisons verticales au-dessous de la plaque criblante, parallèment à la cloison de séparation du compartiment du crible d'avec celui où se meut le piston. L'effet ne fut pas sensiblement amélioré ; on abandonna ces tentatives. Cependant, en I 84o, M. de Camail, actuellement directeur général des mines de Prusse, alors bergmeister à Tranowitz (Haute-Silésie), l'un des ingénieurs qui a fait faire en Allemagne le plus de progrès à l'art de la préparation mécanique, fit établir à la mine de Frederick des bacs à piston accouplés, mus à bras pour la prépa-
ration des minerais. Soit que les dispositions de construction aient été meilleures que celles adoptées en Hongrie, où que les minerais convinssent mieux, les
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résultats furent plus satisfaisants, et aujourd'hui encore on fait usage de ces mêmes appareils. Il paraîtrait que, peu de temps après, le bac à piston, analOgue à celui de M. de Carnall aurait été introduit aux mines de Poullaouen, en Bretagne, pour la préparation mécanique des minerais de plomb et d'argent. On voit, d'après cela, que le bac à piston, première transformation du crible à secousse, a pris naissance,
à de courts intervalles de temps, en France d'abord, puis en Hongrie et en Prusse, sans que probablement il
y ait eu aucune relation entre ces divers pays. Jusqu'alors l'application en était restreinte à la préparation
mécanique des minerais, et l'usage très-peu étendu. L'Angleterre semble être restée étrangère à ce mouvement de progrès et n'avoir adopté que plus tard les ré sultats acquis sur le continent.
Déjà, en 1838, je communiquais à plusieurs personnes la pensée de faire subir aux menus charbons, pour les débarrasser des substances étrangères, les méthodes de préparation mécanique réservées jusqu'alors aux minerais, et je signalais l'emploi du bac à piston, considérablement modifié, comme devant résoudre le mieux ce problème. Un projet assez complet, soumis à diverses notabilités de l'industrie, reconnu juste en principe, souleva quelques objections sur les difficultés d'arriver à un prix de revient suffisamment économique de l'opération. Peu de temps après, quelques tentatives
isolées et sans suite furent faites clans diverses localités comme essai de lavage des menus charbons ; les résultats peu satisfaisants les firent généralement abandonner.
Convaincu de la vérité du principe, de la possibilité d'une bonne et utile exécution, je continuai mes études
sur ce sujet, et en 1848 je pris des brevets dans toute