Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
57 2
SUR LES MATÉRIAUX HYDRAULIQUES.
CONSIDÉR ATIONS GÉNÉRALES
après la prise. Parmi ces précautions, les unes sont essentiellement pratiques, les autres, au contraire, sont relatives à la composition de la chaux employée et à la proportion d'acide carbonique et d'hydrogène sulfurique que renferme l'eau de la mer. La chaux peut et doit être en excès d'autant plus grand que l'acide carbonique et l'hydrogène sulfuré sont plus abondants. On ne peut arriver à la détermination de l'excès de chaux libre le plus convenable dans un cas spécial que par comparaison avec d'autres cas bien observés, dans lesquels les mortiers sont reconnus solides.
L'action des sels de magnésie de l'eau de mer peut être très-nuisible , et elle s'exerce principalement sur les mortiers faits avec des chaux alumineuses. Leur action doit être presque nulle sur les mortiers faits avec
If
des chaux siliceuses. La grande différence entre l'emploi des mortiers dans l'eau de mer et dans l'eau douce résulte de causes trèsnombreuses : d'abord des mouvements plus violents et de variations périodiques rapides dans la pression dues aux vagues et à la marée ; ensuite et peut-être princi-
palement d'actions chimiques plus complexes et plus énergiques, dont jusqu'à présent on n'a pas cherché à rendre compte. L'action des sels de magnésie est certainement fort grande, mais ce n'est pas la plus im-
portante, parce qu'elle est de même ordre que
celle
de l'eau seule, et qu'on pourrait l'annuler en adoptant partout les précautions qui auraient donné de bons résultats dans une localité. Les actions les plus dangereuses sont celles qui sont variables d'un port à l'autre et qui ont un temps bien plus long pour s'exercer, en raison du retard que le chlorure de sodium apporte à la prise : ce sont celles
55
de l'acide carbonique et de l'hydrogène sulfuré, dont la proportion est très-variable et qui exigent pour une prise définitive et stable un excès de chaux proportionnel à leur quantité. C'est là le véritable problème de l'emploi des mortiers à la mer. Les ciments contenant un faible excès de chaux se comportent un peu différemment, mais sont sujets aux mêmes actions chimiques de l'eau, de l'acide carbo-
nique, de l'hydrogène sulfuré et des sels de magnésie.
Pendant le temps généralement assez court qui précède la prise, une faible partie de la chaux libre est enlevée; au moment de la prise, la contraction est plus ou moins forte, suivant que le sable est en moindre
ou plus grande proportion. Elle force la chaux à se porter vers la surface, où l'acide carbonique de l'eau de mer la transforme assez rapidement en carbonate. Il est donc bien plus facile d'obtenir avec des ciments
des constructions à peu près imperméables, pour lesquelles par suite les actions chimiques sont à peu près nulles. Les précautions indispensables dans la préparation et dans l'emploi ont pour but d'obtenir pendant la prise une contraction assez grande pour que la texture du ciment soit suffisamment serrée. Dans le cas d'un ciment perméable, les actions des sels de magnésie, de l'acide carbonique et de l'hydrogène sulfuré devraient être plus énergiques que pour les mortiers, parce qu'elles se portent presque immédiatement sur les composés actifs de la chaux. Ces considérations doivent être ajoutées à celles que nous avons précédemment indiquées en tenant compte seulement de l'action de l'eau, et qui sont applicables aux constructions en eau douce comme à celles faites à la mer.
ff
Ciments.