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SUR LES TORRENTS DES ALPES.
ÉTUDES
paru qu'indiquer ici ce fait remarquable qui nous a
Lits
d'écoulement.
intimement lié aux derniers phénomènes géologiques, mémoire et nous renvoyons pour plus de détails à un ce sujet (1). que nous avons publié précédemment sur Lorsqu'un torrent, après être sorti du sein des mon-il étendue à traverser, tagnes, a devant lui une plaine dans son lit arrive toujours qu'après s'être débarrassé excès, il de déjection de ses matières de transport en jusqu'à s'encaisse de lui-même et coule tranquillement cette derla rivière, où vont se perdre ses eaux. C'est nommé lit nière partie de son cours que nous avons la précéd'écoulement. Elle contraste beaucoup avec est devenu dente. Dans son lit d'écoulement, le torrent et servant de liun ruisseau inoffensif, bordé d'arbres si différent que mite à des terres fertiles ; son aspect est Lorsqu'il grossit, il roule souvent il change de nom. sable et de gravier
encore une certaine quantité de volume et mais ces matières étant en rapport avec le rivière ; il la vitesse de l'eau sont charriées jusqu'à la n'y a jamais encombrement. les Il est à remarquer que les matières de transport démoins volumineuses, en se prolongeant du lit de de l'un à jection dans le lit d'écoulement, établissent nous insensible comme celle que l'autre une transition le canal de avons indiquée entre le lit de déjection et réception qui y aboutit. ,
à Les torrents situés dans les pays de montagnes,
jamais de vallées étroites et profondes, n'ont presque dans lits d'écoulement. Ainsi il est rare d'en rencontrer celui des le département des Hautes-Alpes ou dans
la vallée de l'Isère, Basses-Alpes. Il en existe dans de Grenoble. principalement en amont (i) Voyer Annales des mines, IL* série, tome XIV,
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Les torrents considérés dans leur ensemble forment deux groupes principaux : l'un comprend les torrents qui n'ont pas de lit de déjection, et l'autre ceux qui en ont
un. Cette division est très-importante au point de vue de la défense. En effet, ainsi que nous l'avons dit en commençant, l'art possède des moyens sûrs pour prévenir les débordements des premiers torrents, tandis que ces moyens ont manqué jusqu'à présent pour les seconds.
Les torrents à lits de déjection, les seuls dont nous aurons à nous occuper dans ce mémoire, sont extrêmement variés sous le rapport de leur régime habituel, du volume de leurs eaux, de l'étendue et de la configuration physique de leur cours. Malgré les transitions ménagées qui les lient les uns aux autres., on peut les rapporter assez bien à trois classes distinctes.
Les torrents de la première classe ont pour bassin de réception le revers abrupt d'un rocher nu dont la surface en projection horizontale n'est souvent que de quelques hectares. Leur canal de réception est un ravin très-incliné, dont la pente peut atteindre jusqu'à 20 ou
5 degrés. Leurs déjections ne descendent pas toujours jusqu'au fond des vallées : elles s'arrêtent sou-
vent sur le flanc des côteaux oà elles forment de longues coulées. Une pluie forte, même de longue durée, ne suffit pas pour les faire déborder ; il faut une
averse épaisse et subite, de la nature de celles que l'on nomme pluies d'orage. Excepté lorsqu'il pleut beaucoup, leur lit est constamment à sec. Les torrents de cette espèce, que nous appellerons petits torrents, sont nombreux dans les Alpes; si leurs ravages ne s'étendent pas au loin, ils sont très-nuisibles par leur multiplicité. Les torrents de la seconde classe sont caractérisés par
Classification
des torrents.