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ÉTUDES
un lit de déjection de forme conique situé dans les vallées. Leur bassin de réception appartient ordinairement
au deuxième ou au troisième type, et embrasse une
superficie de plusieurs centaines d'hectares. Leur canal de réception est une gorge plus ou moins longue dont la pente moyenne peut atteindre io à 12 centimètres par mètre. En été, leur lit est habituellement à sec ou ne renferme qu'un petit filet d'eau qui devient plus volumineux à l'époque où les sources sont abondantes. Ces torrents ne grossissent beaucoup qu'a la suite d'une forte pluie qui doit être d'autant plus prolongée que le bassin de réception est plus étendu. Une pluie ordinaire, quelle que soit sa durée, a peu d'influence sur
eux. Il en est de même d'une averse très-forte, mais très-courte. Nous les désignerons par le nom de torrents
moyens : ce sont les torrents alpins proprement dits, ceux qui frappent le plus les voyageurs par l'étendue de leurs dévastations. La troisième classe est celle des grands torrents qui ont habituellement un volume d'eau considérable. Leur bassin de réception appartient toujours au quatrième type, et peut embrasser une superficie de plusieurs milliers d'hectares. Leur canal de réception a une longueur considérable et une pente qui dépasse rarement 5 à 4 centimètres. Ces torrents sont encaissés dans toute l'étendue de leur cours, ce qui ne les empêche pas d'avoir un lit de déjection et quelquefois plusieurs. Tantôt le dépôt se fait dans l'intérieur des digues, ce qui est une source constante de dangers et de dépenses ; tantôt dans des espaces non endigués, plus ou moins vastes. Souvent c'est toute une vallée qui sert de réceptacle aux déjections ; alors un terrain précieux pour l'agriculture est entièrement perdu. Lorsque des torrents de cette espèce ont un bassin de réception au dessus d'un
SUR LES TORRENTS DES ALPES.
i5 myriamètre quarré de surface, ils prennent le nom de rivières torrentielles. On voit que cette classification des torrents est fon-
dée principalement sur l'étendue et la configuration
physique de leur bassin de réception ; de là, en effet, dérivent tous leurs caractères. Avant de parler de l'origine et du transport des cailloux que roulent les cours d'eau torrentiels, il est né, cessaire d'exposer les lois qui président à leur entraînement.
Un corps en repos, plongé dans un liquide en mouvement, éprouve une impulsion résultant du choc de la veine fluide dont il intercepte le passage. Cette im-
pulsion croît comme le quarré de la vitesse dont le
fluide est animé ; elle est simplement proportionnelle à la densité de ce fluide et à l'étendue de la surface qui reçoit le choc. Le transport des cailloux roulés au sein
des eaux est dû à une action de cette nature. C'est en vertu de la même cause qu'une rivière tend à attaquer les aspérités de son lit et qu'elle le dégrade quand la résistance est moindre que l'action érosive. Un caillou placé au fond d'un cours d'eau ne peut
être entraîné qu'autant qu'il est soumis à une force capable de vaincre la résistance qu'il offre au déplacement. Il faut donc que la vitesse du filet liquide qui le rencontre soit supérieure à une certaine vitesse minimum , juste suffisante pour produire une force d'impulsion égale à cette résistance. Cette vitesse minimum que nous nommerons vitesse limite d'entraînement varie dans cha'que cas particulier. Elle croît avec le volume et la densité du caillou. Elle dépend aussi de sa forme : ainsi elle est plus grande pour un caillou aplati repo-
sant sur sa face la plus large que pour celui dont la figure est à peu près sphérique.
Lois
de Pen traînement des ma Hères
de transport.