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SUR LES TORRENTS DES ALPES.
ÉTUDES
forme d'un caillou sont Si le volume, la densité et la dépassée par l'eau donnés, la vitesse limite qui doit être d'autant moindre que le lipour son entraînement est L'influence de la quide est plus dense et plus profond.
de la profon-
densité est évidente. Quant à celle explication. Un filet deur, elle a besoin d'une courte n'est pas con!d'eau placé ù une certaine profondeur au-dessus piétement indépendant de ceux qui coulent mouvant ces derniers se dans la même verticale ; lui un certain frotteavec plus de vitesse exercent sur le filet inférieur, ment. 11 résulte de cette liaison que non-seulelorsqu'il rencontre un caillou, agit sur lui
propres, mais ment par la vitesse et la masse qui lui sont liquides situés aussi par une portion de celles des filets quantité de mouvetermes, sa
au-dessus. En d'autres isolé, et par consément est plus grande que s'il était d'impulsion. Cela quent il en est de même de sa force confirmé par l'expérience ; on voit est complètement torrentielle, lorsque les souvent dans le lit d'une rivière courir à eaux sont basses, une couche d'eau très-mince déplacer un la surface des graviers sans pouvoir en d'une vitesse seul, tandis que le courant principal doué des galets. moindre, mais plus profond, peut rouler certaine Supposons qu'un liquide soit animé d'une vitesse plus grande que la vitesse limite d'entraînement mis en d'un caillou plongé dans son sein, celui-ci sera vitesse mouvement. Pendant les premiers instants, sa 'augmentant sera accélérée; mais la résistance allant en contraire en même et la force d'impulsion diminuant au temps que la vitesse relative du liquide, il arrivera bientôt un moment où II y aura équilibre. Le mouveuniforme. ment du caillou deviendra alors sensiblement d'auIl est évident d'ailleurs que ce mouvement sera tant plus rapide que l'excès de la vitesse du fluide sur
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la vitesse limite d'entraînement sera plus considérable. On doit en conclure que si des matières de grosseur et de pesanteur spécifique différentes sont emportées par un même courant, leurs vitesses ne seront point égales. Les plus volumineuses et les plus denses se mouvront avec plus de lenteur que les autres. Cela suppose cependant que ces matières sont assez espacées pour ne
pas se gêner en se rencontrant. Si elles étaient trèsnombreuses, de manière à se toucher, leur vitesse tendrait, par l'effet de leur action réciproque, à devenir à peu près la même, et se rapprocherait de la vitesse moyenne qu'aurait la masse entière si ses diverses parties étaient invariablement liées entre elles. Nous verrons plus tard que dans certains cas les choses se passent ainsi dans la nature.
Un filet d'eau ne peut pousser un caillou qui se trouve sur son passage qu'en lui cédant une certaine quantité de mouvement, et en perdant, par Conséquent, de sa vitesse. Plus les cailloux seront nombreux, plus la zone fluide qui les entraîne éprouvera de l'on pouvait en un instant donné ralentissement. Si supprimer toutes les matières que charrie un torrent, nul cloute que sa vi-
tesse, surtout au fond, ne s'accrût immédiatement d'une manière notable. Considérons un cours d'eau exempt de gères , ayant un régime constant et matières étran-
animé d'une certaine vitesse V; imaginons que sur un point dé ce cours (l'eau, on verse d'une manière continue et en proportion toujours croissante des galets différents de forme, de volume et de densité, et répartis uniformément clans toute la largeur du lit. En admettant qu'après l'addition des matières la vitesse V de l'eau reste au fond plus grande que la vitesse limite d'entraînement V correspondante à celui des cailloux qui offre le plus de résistance, TOME xi,
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