Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
18
ÉTUDES
transportés. Mais il est clair que ceux-ci seront tous non-seulement d'une comme ils sont supposés versés croissante, et que manière continue, mais en proportion tranche d'eau où le transd'un autre côté la vitesse de la que la proportion port s'effectue diminue en même temps arrivera nécessairedes galets charriés augmente, il V sera tellement près de ment un moment où la vitesse addition de matières devenir égale à y que la moindre
instant, le maximum fera disparaître la différence. Dès cet entraînés sera atteint des cailloux susceptibles d'être saturé de matières de et le cours d'eau sera réellement addition de gravier transport. En effet, toute nouvelle V égale ou inayant pour résultat de rendre la vitesse l'équilibre au sein de férieure à y, celui des galets dont limite s'arrêtera. Si l'on l'eau correspond à cette vitesse les autres galets se continuait à ajouter de la matière, l'ordre de leur déposeraient aussi successivement dans plus grande résistance. de matières Ainsi, pour un cours d'eau, la saturation la état tel, que moindre de transport peut être définie un qui est déjà charriée quantité de matière ajoutée à celle détermine un dépôt. que peut transporter un Le poids total des matièressaturation mesure ce que courant supposé à l'état de nous appellerons sa puissance d'entraînement. sont déterminées Lorsque des matières de transport la puissance d'entraîdans leur forme et leur volume, vient de la défi-
nement d'un cours d'eau, telle qu'ondu liquide, de sa nir, est en raison directe de la vitesse conséquence de densité et de sa profondeur. C'est une de la vitesse limite et de ce ce qui a été dit plus haut pour changer la qui la fait varier. L'art est impuissant mais on peut, en les coidensité des eaux courantes; profondeur, et centrant, augmenter leur vitesse et leur
SUR LES TORRENTS DES ALPES.
par suite leur puissance d'entraînement. 11 est
clair que si, au lieu de les réunir, on les divise, on aura des effets diamétralement opposés. 11 est essentiel de remarquer que l'augmentation
de la force d'un courant Pal' la concentration ne peut avoir lieu que dans une certaine mesure, tandis que son affaiblissernent par la dispersion est en quelque sorte indéfini, et n'a d'autre limite que celle de la dispersion elle-même. Si l'on ne fait subir au lit d'un cours d'eau aucune modification , sa puissance d'entraînement ne peut varier qu'avec le volume , la densité et la forme des matières soumises à son action. Elle augmente ou diminue suivant que ces matières deviennent plus ou moins mobiles. En effet, le charroi d'une certaine masse de cailloux par un liquide est un véritable travail mécanique dont l'effet utile est d'autant plus considérable que la vitesse .conservée par le moteur après l'action, ou la vitesse non utilisée, est moindre. Or la vitesse que conserve un cours d'eau saturé de gravier étant à peu près égale à la vitesse limite d'entraînement des cailloux qui offrent le plus de résistance, il est évident que cette vitesse sera d'autant plus petite que les cailloux seront plus faciles à transporter. Nous avons dit en commençant que la même cause qui déterminait le transport des cailloux roulés faisait qu'une rivière avait de la tendance à attaquer les aspérités de son lit, et que cetui-ci était fois que sa résistance était moindre dégradé toutes les que l'action érosive. Cette tendance à l'érosion n'est jamais nulle, puisque un cours d'eau est toujours animé d'une certaine vitesse. Toutefois, ses effets sont différents, suivant qu'il y a, ou non, saturation. Lorsqu'il y a saturation, l'affouillement ne peut avoir lieu sans qu'il y ait en même temps un dépôt, parce que les matières enlevées par l'érosion,