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ÉTUDES
est charriée par les crues ordinaires jusque dans la plaine. Le reste, composé de cailloux trop gros pour
être facilement entraînés et de menus fragments engagés entre les blocs et protégés par eux, s'accumule sans cesse dans l'intérieur de la gorge qui est devenue un réservoir inépuisable d'où le torrent peut tirer en un instant, au moment des crues excessives, une masse énorme de matières de transport de toutes les dimensions.
La Roise ayant une pente considérable et étant contenue partout entre des berges élevées, déborde trèsrarement. Il faut pour cela des circonstances météorologiques exceptionnelles qui malheureusement ne sont pas impossibles, ainsi que l'expérience l'a prouvé. Le Si juillet 1851, après une pluie violente de trente-six heures suivie d'une averse épaisse continue pendant
près d'une journée, ce torrent a éprouvé une crue
extrêmement forte qui a été aussi remarquable par sa durée que par son volume et son impétuosité. Elle a présenté comme à l'ordinaire deux périodes principales. La première a été celle de l'affouillement. Le courant était alors doué d'une force irrésistible; outre qu'il roulait avec facilité une grande quantité de cailloux mêlés de quartiers de rocher d'une dimension prodigieuse, il attaquait les berges avec violence. Les digues en aval de Voreppe n'ont pu lui résister, et une vaste étendue de terres a été ravagée. La seconde période a été celle de l'exhaussement. Elle a succédé à la première aussitôt que la crue a commencé à baisser d'une manière sen-
sible. Le dépôt, qui d'abord ne se faisait qu'à l'extrémité inférieure des digues, s'est étendu successivement
plus haut et a remonté jusqu'au- dessus du village ; c'est alors que les habitants maîtres des eaux et croyant n'avoir plus rien à redouter, se sont aperçus
Sua LES TOREENTS DES ALPES.
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avec consternation que le lit du torrent était à peu près complétement nivelé. Depuis ce désastre, on a rétabli les digues en y ajoutant des barrages-radiers pour rendre les affouillements
plus difficiles. On a retiré de l'intérieur du lit les plus gros blocs en laissant aux crues modérées le soin d'emporter le l'este, ce qui a eu lieu en effet. Le mal étant à peu près réparé, on a du songer à l'avenir. Des précautions ont été prises contre l'affouillement, ainsi que nous venons de le dire, mais ce n'est là que la moitié du danger. Il reste celui de l'exhaussement dont les conséquences ne sont pas moins à redouter. Afin de le prévenir autant que possible, nous avons fait établir, sur la demande du syndicat, trois barrages qui occupent aux points x, y, z ( fig. 14) toute la largeur de la gorge où coule le torrent. Ces barrages éloignés respectivement de Voreppe de 600 , 1. 3oo et 1.800 mètres, ont été entièrement construits avec de gros blocs pris dans le lit et enchaînés entre eux de la manière qui a été indiquée plus haut. Leur prix de revient n'a été en moyenne que de 7oo à 800 francs. Le premier et le troi-
sième de ces ouVrages ont été établis à peu près au niveau des graviers, et le second n'a au-dessus d'eux qu'une hauteur de 2'. 5o; ils sont par conséquent sans influence sensible pour diminuer la pente du torrent qui dans cette partie du lit est de 8 à fo centimètres. Leur destination unique est de disperser les eaux lorsqu'elles seront très-grosses. Dans ce but, on leur a donné autant de longueur que les circonstances locales ont pu le permettre. Cette longueur étant moyennement de 55 mètres au moins, on peut estimer que le courant obligé d'occuper toute cette étendue aura une profondeur six à sept fois moindre que s'il avait pu
affouiller les graviers et s'y encaisser. Sa puissance