Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
90
SUR LES TORRENTS DES ALPES.
ÉTUDES
d'entraînement éprouvera donc une diminution extrêmement sensible. D'après ces considérations, on doit admettre que s'il de survenait une crue extraordinaire analogue à celle construits auraient pour ré1851 (1), les barrages définisultat : 10 d'arrêter à leur passage et de retenir tivement les gros blocs de pierre ayant quelquefois près d'un mètre cube de volume que le transport en de Vomasse fait descendre aujourd'hui jusqu'au delà période de satureppe; 2° de faire déposer pendant la ration de la crue, non-seulement les gros blocs, mais une grande partie des matières charriées, et d'empêcher ainsi l'encombrement des digues qui défendent Indépendamment de ces deux les terres cultivées. effets, qui sont les plus importants, les barrages, en opposant au courant un seuil inaffouillable, empêcheront l'érosion du fond du lit et des berges jusqu'à une certaine distance en amont. Cette action protectrice s'étendra même en aval, car lorsqu'un courant a été affaibli par sa dispersion à la rencontre d'un obstacle, il ne peut pas reprendre sa force primitive immédiatement au delà. Les trois barrages établis sur la Roise seront donc utiles. Ce qui est beaucoup moins certain, c'est qu'ils soient en nombre suffisant pour prévenir dans tous les cas le dépôt des cailloux dans l'intérieur des digues. L'expérience ayant prouvé qu'au moment des crues ( i) Depuis la rédaction de ce mémoire, écrit avant les grandes inondations de ,856, la noise a éprouvé une très-forte crue qui ont rea complétement confirmé nos prévisions. Les barrages blocs de cailloux mêlés de gros tenu une masse considérable dont nous avons évalué le volume à 3oci mètres cubes environ. Ce dépôt a été ensuite affouillé et a disparu en partie. S'il survient une nouvelle crue extraordinaire, les mêmes barrages pourront encore fonctionner.
excessives,
91
la masse des matières charriées était
énorme, il serait plus sûr de multiplier ces ouvrages et d'en porter le nombre à dix ou douze par exemple. Leur construction étant peu coûteuse, la dépense totale ne serait pas très-forte. On pourrait d'ailleurs la répartir sur plusieurs années. Le Bourg-d'Oisans, chef-lieu du canton le plus montagneux du département de l'Isère, est situé dans l'intérieur d'un petit bassin à fond plat entouré de hautes sommités presque coupées à pic, qui forment tout autour comme une enceinte de murailles gigantesques. Ce bassin, nommé plaine du Bourg-d' Oisans, est allongé
du Sud-Sud-Est au Nord-Nord-Ouest. Sa longueur est de 12 kilomètres environ sur une largeur qui varie de 1400 à i 800 mètres ; sa pente, dirigée du Sud au Nord, est moyennement de 2 millimètres par mètre. Le sol est composé d'alluvions d'une grande fertilité. Toutes les récoltes. y poussent avec une vigueur étonnante et réussissent très-bien, à moins que les inondations auxquelles le pays est exposé, ne fassent pourrir leurs racines. Deux torrents impétueux, la Romanche et le Vénéon, débouchent à l'extrémité sud de cette plaine et y mêlent leurs eaux (fig . 15). La Romanche prend sa source dans les glaciers du Villard d'Arêne (HautesAlpes). A partir de ce village , elle coule de l'est à
l'ouest entre de hauts escarpements de granit et de gneiss ; sa pente jusqu'à son confluent avec le Vénéon,
sur une longueur d'environ 26 kilomètres, est en moyenne de 54 millimètres ; un peu avant son entrée dans la plaine, elle est encore de 9 à 10 Le Vénéon, alimenté par les glaciers qui environnent de tout côté le hameau de la Bérarde, a un cours encore
plus accidenté et plus incliné que celui de la Romanche ; il est également étroitement encaissé entre
Application à la Romanche.