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ÉTUDES
SUR LES TORRENTS DES ALPES.
des roches granitoïdes. Sa pente, à peu de distance
à l'est, par la digue du hameau des Alberges, qui, sur une grande portion de son étendue, ne s'élève aujourd'hui que de quelques décimètres au-dessus des déjec-
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de la plaine, n'est pas moindre de 15 à 14 millimètres; plus haut, elle est irrégulière et entrecoupée de fortes chutes; en remontant jusqu'à la Bérarde, sur une longueur de 25 kilomètres et demi, elle peut être estimée moyennement à 4 centimètres.. La Romanche, après avoir reçu les eaux du Vénéon, coule dans le sens longitudinal du bassin du Bourg-d'Oisans et le parcourt dans toute son étendue ; arrivée à son extrémité nord, elle tourne à l'ouest et s'engage dans un long défilé qui la conduit jusqu'à Vizille. Dans la traversée de la plaine, les eaux ont une vitesse très-modérée qui contraste avec celle dont elles sont animées dans le sein de leurs gorges 11 y a en effet, entre les pentes, une différence énorme, ainsi qu'on peut en juger par les chiffres donnés plus haut. La Romanche-et le Vénéon, en coulant au fond des gorges étroites et -profondes dont nous venons de parler, reçoivent une grande quantité de cailloux de toutes grosseurs, qui, pour la plupart, sont à base feldspapathique et par conséquent très-durs. Ils se détachent sans cesse des rochers à pic qui dominent les deux torrents et ils tombent dans leurs lits, ou bien ils y sont entraînés par les nombreuses ravines qui descendent des montagnes environnantes. A l'époque des crues, les ces débris caillouteux sont charriés en masse par eaux, douées alors d'une force impulsive considérable, et parviennent jusque dans la plaine, où ils se déposent
presque tous. Le lit de déjection °à le dépôt s'effectue est immense et occupe plus de 200 hectares de quadrilatère alsuperficie. Sa forme est celle d'un pied des rochers il est limité
au sud, par le longé ;
escarpés dans lesquels s'ouvre la gorge du Vénéon ; à l'ouest, par une longue digue dite de la Croix-du-Plan;
tions.
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Il en est de même de la digue de la Croix-
du-Plan , quoiqu'elle ait été récemment exhaussée. Pendant de longues années , les eaux réunies des deux torrents, en divaguant dans l'espace ci-dessus, y déposaient à peu près la totalité de leurs cailloux. Les eaux,
parvenues à l'extrémité de cette grande plage de déjection, entraient dans un lit d'écoulement sinueux peu incliné et bordé de simples levées en gravier facilement submersibles au moment des fortes crues. Pour ces diverses raisons, le courant n'y acquérait jamais une grande vitesse, et il n'y entrait qu'une proportion de matières de transport assez petite pour ne pas dépasser la puissance d'entraînement des eaux dans leur traversée de la plaine. En 184o, époque de l'achèvement de la partie de la grande route comprise entre le Bourg-d'Oisans et le pont St-Guillerme, on sentit la nécessitéde mettre cette route à l'abri des inondations et .de préserver également les terres cultivées qui se trouvaient sur la rive gauche. On éleva dans ce but deux lignes de digues dites de la Boyette, qui partant du pont situé en face du Bourg-d'Oisans, furent prolongées sur une longueur de d'eux kilomètres jusqu'au point C, commencement de la plage des déjections. Le lit du torrent fut rectifié et resserré et on le débarrassa de tout ce qui gênait l'écoulement. Ces travaux ont eu pour conséquence d'accroître sensiblement la vitesse des eaux dans cette partie de leur cours ; ce qui a dé-
terminé des affouillemens qui, en se propageant en amont sur une certaine longueur, ont augmenté la pente du lit de déjection à son extrémité inférieure, et par suite en ont provoqué l'extension. Les matières