Annales des Mines (1857, série 5, volume 11) [Image 91]

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DÉCOUVERTE DES GISEMENTS DE PHOSPHATE

DE CHAUX TERREUX EN FRANCE.

végétation ; car ils n'entrent que pour une très-faible part dans les cendres des plantes. L'analyse du blé donnée par M. Boussingault, clans son Traité d'écono-

Il résulte donc de ce qui précède que les engrais doivent surtout avoir pour objet d'apporter au sol et

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mie rurale, montre que cette plante absorbe dix fois plus

d'acide phosphorique que d'acide sulfurique, et vingt fois plus du même acide que d'acide chlorhydrique. Cette analyse montre aussi que le blé (grains et paille

réunis dans la proportion de i à 2) exige sur ioo parties : 0,55 d'acide phosphorique et 5.,15 de silice, c'està-dire six fois plus de silice encore que d'acide phosphorique. Il est donc important qu'avant tout, le terrain soit pourvu d'une quantité de silice suffisante et à un état qui puisse permettre son assimilation ; d'où résulte immédiatement la nécessité du marnage ou du chaulage pour les terrains exclusivement siliceux ou argileux, non-seulement pour produire de la silice soluble, mais aussi parce que la chaux est indispensable dans les sols qui en manquent. Dès qu'il existe, en effet, de l'ai gile et de la chaux en présence, il s'opère entre la chai! x et les éléments de l'argile une combinaison par suite de laquelle la silice devient soluble dans les acides (1). Du

reste, cette solubilité peut être obtenue de plusieurs manières, soit par la calcination des calcaires argileux ou sableux, soit par la calcination de l'argile elle-même

qui peut être remplacée dans la nature par des influences équivalentes nées des phénomènes atmosphé-

riques; en sorte que ce n'est pas en fournissant de la silice que les engrais exercent leur principal mode d'action. D'ailleurs, le noir animal et le guano, dont l'efficacité est bien connue, n'en renferment pas sensiblement (2). (i) Liebig. Chimie appliquée à l'agriculture, p. 188. (2)11 en est de même de la pondrette. Nous profitons de cette

occasion pour rectifier une erreur qni s'est glissée dans une

sous forme assimilable l'acide phosphorique dont il peut manquer.

L'acide phosphorique peut être -introduit dans la terre végétale de plusieurs manières, soit par les nodules coprolitiques soit par divers engrais tels que le guano, le noir animal et la poudrette. Il paraît certain que le phosphate de chaux seul réduit en poudre produit de bons effets sur les terres. On l'a employé avec succès en Angleterre à cet état, et M. Dufrénoy, qui l'a expérimenté sur des terres à blé, en a aussi obtenu des résultats importants. Ces terres, qui donnaient 12 grains pour i de semence, en ont produit deux années de suite 15 à 16 (1). Ici, nous placerons une observation qui peut rendre compte de cette donnée pratique. Les sels ammoniacaux en général, et le phosphate d'ammoniaque en particulier, ne peuvent agir sur les plantes qu'après avoir subi une transformation préalable. Car s'ils étaient aspirés directement par les racines, on devrait retrouver dans les cendres l'acide du sel en quantité correspondante à l'ammoniaque utilisé, ce qui n'est pas. Conséquemment, le phosphate d'ammoniaque renfermé dans la poudrette, ne peut être assimilé qu'après avoir réagi sur le calcaire du terrain en dormant.lieu à du carbo.. note publiée antérieurement (Annales des mines, 5' sér., t. V, p. 428). Si la poudrette renferme o,Lt / p. 'oo de silice soluble, ce n'est pas 6,97, mais bien 0k,0697 que renfermeront les 7 kil.

d'engrais qu'on répandra sur un are de terre. Or il entre, d'après M. Boussingault, 5,15 p. ioo de silice dans le blé, soit ik,89 dans le produit d'un are qui est de 6o kil., ce qui fait 27 fois plus de silice que ce que la poudrette peut en apporter. (i) Dufrénoy. Traité de minéralogie, 2° édit, t. II, p. 398.