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DÉCOUVERTE DES GISEMENTS DE PHOSPHATE
ment déjà du phosphate de chaux ; le second, c'est que le noir doit être répandu sur des terres à réaction suffisamment acide pour que son phosphate puisse être dissous et absorbé par les spongioles des racines. Or, si l'on porte de la chaux ou de la marne sur une terre, on neutralise son acidité et on la rend par suite impropre à, profiter de l'introduction du noir. Si l'on y verse ensuite du fumier, de la poudrette ou un engrais quel--
conque dans lequel l'acide phosphorique se trouve à l'état de phosphate d'ammoniaque, il y a formation de phosphate de chaux par la double décomposition qui s'opère entre le sel ammoniacal de l'engrais et l'amendement calcaire, et le terrain devient à jamais rebelle à l'action du noir. Cette conséquence est en accord parfait avec les résultats de l'expérience ; car on sait qu'une fois marné ou chaulé, le sol n' éprouve plus sensiblement d'effet de l'application du noir (1). L'expérience montre
encore qu'on détruit ou qu'on diminue l'action fécondante de cet engrais par l'écobuage ou par les carbonates alcalins. Ce fait s'explique aussi par la neutralisation de l'acidité du sol. Il en est de même de l' effetproduit
par les cendres lessivées ou charries, qui est beaucoup plus prononcé que celui des cendres brutes, parce que, ainsi que l'a fait observer M. Bobierre (2), les dissolvants acides du sol. obéissant à leurs affinités, se combi nent de préférence à la potasse de la cendre brute, et les phosphates dont l'agriculture recherchait plus particulièrement l'action, ne. sont plus dissous et assimilés avec une promptitude suffisante pour le succès de la récolte. Rapport de MM. Barrai et Moll, déjà cité. (Bulletin de la société L'encouragement, 9.° S., t. Ill, p. 70). (2) De l'action des cendres lessivées dans les défrichements; par M. Adolphe Bobierre. ( Comptes rendus de l'Académie des sciences. Septembre 1856, p. 475.)
DE CHAUX TERREUX EN FRANCE.
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Il est d'usage en Bretagne de donner aux vieilles terres jusqu'à 10 hectolitres de noir tandis qu' on n'en donne que 4à4 1/2 aux terres provenant de défrichements (1); d'où il résulte que le phosphate de chaux est plus difficilement assimilable dans les vieilles terres que dans
les défrichements. Je partage, d'ailleurs, entièrement l'opinion de MM. Barrai. et Moll, qui pensent que le noir.
agirait également bien sur la plupart des vieilles terres s'il était préalablement traité comme les Anglais trai-
tent les os, c'est-à-dire, combiné avec une certaine quantité d'acide sulfurique. Il ne faut pas oublier enfin que le phosphate de chaux est facilement soluble, non-seulement dans les acides faibles, mais aussi dans les bicarbonates alcalins, et ce fait suffit peut-être à lui seul pour expliquer les effets différents du guano et du noir au point de vue du phos-
phate de chaux. Pourquoi le premier de ces engrais exerce-t-il une action efficace sur tous les terrains sans distinction, tandis que le second ne peut être employé
avantageusement que sur les terres à réaction acide? N'est-ce pas parce que le guano renferme un dissolvant
des phosphates, l'acide carbonique ou le carbonate d'ammoniaque, qui manque relativement dans le noir et que ce dernier engrais doit, pour produire un effet utile, trouver son dissolvant dans le terrain lui-même? Nous terminerons en hasardant quelques réflexions sur le rôle de l'azote dans les engrais. Les produits ultimes de la décomposition des matières organiques animales et végétales consistent en acide carbonique, en ammoniaque et en eau (2) ; mais avant que la décom-
position ne soit complète, ces matières passent par divers états intermédiaires. Ainsi, celles qui sont sur(1) L'hectolitre de noir pèse 95 kilog. (9) Liebig. Chimie appliquée è l'agriculture, p. /155.