Annales des Mines (1857, série 5, volume 11) [Image 132]

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ESSAI DE PÉTROLOGIE COMPARÉE.

de cette conception , et m'amène à éclaircir la liaison qui existe entre les tremblements de terre , les phénomènes volcaniques et la formation des chaînes de monCommunication générale

des cheminées volcaniques

avec des foyers secondaires.

tagnes. Si l'on considère l'indépendance d'action des volcans

même les plus rapprochés les uns des autres, et l'extrême variabilité d'intensité des éruptions, soit dans les divers volcans comparés entre eux , soit dans un même volcan observé à différentes époques ; si de plus

on envisage le peu d'étendue de la zone affectée par l'action éruptive de chaque volcan; et enfin, si l'on tient compte de la faible quantité de matière émise dans la plupart des éruptions, on reconnaît bien vite un défaut de proportion entre les effets si minimes qui se produisent dans le plus grand nombre des cas et la puissance colossale d'une cause qui serait susceptible de soulever la masse liquide centrale d'une profondeur de 4 à 5 myriamètres. Il est alors probable que, dans leur état ordinaire d'activité, les cheminées volcaniques

ne communiquent point directement avec la grande nappe incandescente, mais qu'elles sont simplement alimentées par des foyers secondaires, ou sortes de poches remplies de matière incandescente, et situées Différence

à diverses profondeurs au-dessous de la surface (1). Ainsi, les effets éruptifs qui se produisent à l'orifice

profonde entre files volcans, soit à des intervalles de temps plus ou les effets volcaniques ellesphénomenes moins rapprochés, soit d.' une manière continue, comme qui ont produit à Stromboli, sont des effets locaux, d'un ordre secondes chaines de montagnes daire, et complètement distincts, par leurs caractères ou des chaînes de volcans.

essentiels et par le siége de leur cause immédiate,

(i) M. Flopkins a déjà considéré les laves comme provenant de réservoirs ou de sortes de lacs souterrains; mais l'isolement absolu où il les suppose, par rapport à la zone fluide interne, rne paraît peu compatible avec les faits.

ESSAI DE PÉTROLOGIE COMPARÉE.

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des violents cataclysmes qui ont donné naissance aux chaînes de montagnes ou aux grandes lignes de volcans. Jusqu'à ce jour l'histoire des races humaines n'a enregistré aucun de ces grands phénomènes qui résultent

de larges ruptures, traversant toute l'épaisseur de la croûte terrestre, et se prolongeant sur des longueurs considérables : cependant c'est seulement alors qu'ont surgi du sein de la zone fluide d'assez grandes masses de matière incandescente pour former des rides importantes à la surface du globe. Sur ces grandes lignes de fractures se sont constitués, Phénomènes consécutifs ça et là, des volcans disposés par chaînes : niais les des p tu re s crevasses pénétrant jusqu'à la zone liquide interne se grandes laruptures rcroûteu sont promptement oblitérées dans une grande partie du globo.

de leur étendue , et beaucoup de volcans se sont éteints, n'ayant eu qu'une existence éphémère, comme

la plupart des anciens volcans de l'intérieur de la. France. D'autres ont conservé un certain état d'activité, étant alimentés par des amas de matière qui s'étaient

formés dans des cavités de la croûte terrestre. D'ailleurs, quelques-uns de ces foyers volcaniques paraissent se ravitailler, de temps à autre, par des cheminées pé-

nétrant plus profondément, et représentant les portions des premières crevasses qui ne sont fermées qu'a demi et qui sont susceptibles de se rouvrir lors de violentes commotions.,

Eruptions

C'est peut-être à ces époques de réouverture des extraordinaires par l'énorme

crevasses profondes que correspondent certaines érup- quantité de lave

tions tout à fait extraordinaires, comme celle de l'Etna en 1669, qui produisit un volume de lave estimé à plus de 600 millions de mètres cubes, et celle de l'Hékla en 1788, qui déversa sur l'Islande un torrent de lave long de 8o kilomètres et s'étendant sur 15 à 16 kilomètres de largeur. Mais ces éruptions caractérisées par de si

éjectée'