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CHEMINS DE FER D'ALLEMAGNE.
fières premières et les qualités essentielles des produits est, pour plusieurs branches d'industrie, une véritable loi naturelle; souvent méconnue pendant plus ou moins longtemps, elle devient, dès qu'elle est saisie et obser-
vée, le gage certain du succès. Il ne manque pas d'usines appelées à produire de très-bons fers marchands, qui forcent, pour ainsi dire, leur nature pour avoir leur part dans l'approvisionnement des voies de fer, auxquelles elles livrent de mauvais rails; il y aurait tout avantage, même pour elles, à les repousser de ce marché, en leur laissant libre celui que l'essence même de leur production leur assigne. 319. Presque partout, aujourd'hui, et en Angleterre Conséquences d'une production plus qu'ailleurs, tous les efforts des fabricants de rails forcée sont dirigés vers cet unique but, la puissance de la production; de là l'emploi si général de l'air chaud, qui permet de passer dans les charges une proportion considérable de scories de forges, riches en fer, mais riches aussi en soufre et en phosphore; de là, le traitement presque exclusif au four à puddler des fontes blanches, plus faciles à affiner que les fontes grises ou truitées (et qu'on soumet au mazéage quand elles sont par trop siliceuses) ,tandis que les usines qui, comme celle deLowMoor, visent à la qualité, n'affinent que des fontes grises; de là encore le cinglage des loupes par des appareils
expéditifs, plus économiques, mais aussi bien moins efficaces que le marteau dont, au surplus, les loupes ainsi obtenues ne pourraient généralement supporter
l'action sans se briser ne éclats. Il est tout simple qu'on obtienne ainsi des, fers très-médiocres, cassants
à chaud et souvent à froid, et que des élaborations ultérieures amélioreraient médiocrement. 52°. Il n'est plus permis, aujourd'hui, quand les rails travaillent sous des efforts doubles ou triples de la limite
ÉTABLISSEMENT DE LA VOIE.
RÉCEPTION DES RAILS. 505
admise ordinairement dans les constructions en fer, de considérer la qualité du métal comme à peu près indifférente. Nous sommes loin de regarder comme une nécessité cette exagération des charges, que nous préciserons bientôt; mais il faut, tout en se renfermant à cet égard
dans des limites raisonnables, s'attacher à relever la qualité. Ce n'est pas trop des deux moyens. 321. La structure du métal est aussi, surtout dans les cahiers des charges de date récente, l'objet de stipulations plus ou moins explicites, et qui excluent égale-
Conditions
relatives à la structure du métal.
ment l'homogénéité des paquets quand il s'agit de rails à large base; c'est ainsi que plusieurs cahiers des charges allemands exigent du fer à grain dans le champignon, et du fer à nerf dans le pied, Cette prescription était formelle pour les rails appliqués au renouvellement d'une partie des voies de Berlin à Francfortsur-Oder. Ailleurs, pour le chemin de Minden, par exemple, on se borne à recommander cette particularité de structure, sans en faire une condition expresse. Pour la ligne d'Aix à Dusseldorf, au contraire, on a exigé pour les couvertures du fer à grains, corroyé deux fois ; les
Exemples.
Chemin d'Ai, Dusseldorf.
loupes, provenant du travail pour fer à grains au four à puddler, sont étirées au marteau, mises en paquets, chauffées et étirées une seconde fois au marteau; puis on les réchauffe de nouveau
et on leur donne une dernière façon au laminoir pour les amener au degré de régularité voulu. La couverture inférieure est formée de barres corroyées également deux fois, mais au laminoir, et de 2c00t.,6 d'épaisseur au
moins. Le centre du paquet est en fer brut, mais entre les mises centrales et la couverture inférieure on intercale des barres corroyées deux fois, provenant de l'affranchissement des bouts de rails, et dont la texture, en partie cristalline, établit la transition entre le fer fibreux du pied et le fer brut. Le nouveau cahier des charges de l'administration des chemins de fer bavarois fixe également le mode de fabrication, mais seulement pour la couverture supérieure : elle doit être
en fer dur et tenace, obtenu en soudant au marteau, des
Chemins bavarois.