Annales des Mines (1857, série 5, volume 12) [Image 252]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

744

ROCHES TRAPPÉENNES.

MÉTAMORPHISME DE LA ROCHE ENCAISSANTE.

Voici le résultat de son analyse Palagonite de Sicile: 36,51

Silice. Alumine

'2,64

Oxyde de fer ...........

12,67

0,54 8,35 8,46

Oxyde de manganèse Magnésie Chaux Soude Potasse Eau

i3O6

0,64 19,30

souvent du pyroxène, la palagonite elle-même ne saurait aucunement être considérée comme une altération du pyroxène, seulement elle s'est ordinairement formée aux dépens de roches qui en renferment, ou plus géné.. ralement aux dépens de roches trappéennes et volcaniques pauvres en silice. Enfin je remarquerai encore que la parfaite conservation des fossiles dans la palagonite analysée, démontre que le métamorphisme a eu lieu à une température très-inférieure à celle de sa fusion ignée ; de plus, il est visible que cette palagonite a simplement été ci-

Chlorure de sodium avec traces de chlorure de potassium

0.15

mentée et qu'elle n'a même pas éprouvé une fusion

Matières organiques

0,1 2

aqueuse.

Somme

100,24

Cette roche présente à peu près la composition et les caractères de la substance du Val di Noto, que M. S. de

Waltershausen a nommée Notite (1). Je pense toutefois que sa composition n'est pas définie, et qu'on ne saurait la regarder comme une espèce minérale distincte; c'est en réalité une variété de palagonite. La palagonite que j'ai analysée diffère seulement de la

palagonite type par une densité plus faible et par une plus grande quantité d'eau. Son gisement à l'Etna rendrait d'ailleurs très-vraisemblable l'hypothèse proposée par M. Bunsen pour expliquer sa formation. Tout indique, en effet, que la palagonite résulte de l'action exercée par la vapeur d'eau

et par les bases qu'elle tenait en dissolution, sur des roches clastiques dans lesquelles il y avait des débris de roches volcaniques. J'observerai, cependant, que si ces roches contiennent Dana. 4 system of mineralogy,

éd., p. i66.

Les roches argileuses prennent très-souvent la

S 122.

structure jaspée au contact des roches trappéennes. Il en Siruclurej"sPée Jaspes.

résulte alors une grande variété de roches métamorphiques que je désignerai d'une manière générale sous le nom de Jaspes.

Toutes ces roches ont conservé plus ou moins les traces de leur stratification, qui est indiquée par des veines parallèles. Elles sont compactes, esquilleuses , dures, à cassure conchoïde. Leurs couleurs sont trèsvariées et généralement vives. On regarde ordinairement les jaspes comme des roches uniquement siliceuses ; cela tient sans doute à quelquesunes de leurs propriétés et notamment à leur dureté ; mais bien qu'ils soient quelquefois très-riches en silice, tous ceux que j'ai examinés renfermaient constamment

une certaine proportion de bases, et en particulier de l'alumine et des alcalis. On verra, d'ailleurs, que l'argile, l'argilithe , le schiste, le grès argileux peuvent être métamorphosés en jaspes. Il est donc facile de comprendre que la composition chimique des jaspes est extrêmement variable ; elle ne peut avoir d'autres