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RECHERCHES EXPÉRIMENTALES
appliqué à soumettre plus tard ces vues spéculatives au contrôle de l'expérieik-e. C'est ainsi que chacune de mes observations géologiques a presque toujours une contrepartie expérimentale, de même que chaque fait constaté
par l'expérience n'a été qu'un moyen d'induction pour aborder l'étude de quelque phénomène naturel. «
«Dans ces nouvelles recherches, j'ai étudié lesconclitions
purement mécaniques de certaines particularités que présente la forme extérieure des roches dans les diverses
régions du globe; j'ai été ainsi conduit à les étendre à la formation de matériaux divers de désagrégation qui tiennent une place considérable dans l'écorce terrestre. Les questions qui se rattachent à cette formation pou!raient, au premier auord , paraître tellement simples qu'il était superflu de les soumettre à un examen approfondi; mais les phénomènes qu'on néglige parce qu'ils paraissent trop connus sont souvent ceux qui, en réalité, restent le plus longtemps obscurs. La première partie de mon mémoire a pour but l'imitation expérimentale des surfaces polies et striées
qui sont une conséquence du phénomène erratique. Dans la seconde j'étudie les matériaux qui résultent de l'opération mécanique et les altérations chimiques qui s'y rattachent. PREMIÈRE PARTIE. IMITATION DES SURFACES POLIES ET STRIÉES LORS DU PHÉNOMÈNE ERRATIQUE.
Importance du phénomène erratique.
Des étendues assez considérables de la surface du globe,
telles que la Scandinavie et l'Amérique boréale, doivent
les derniers « traits de leur modelé à des frottements énergiques dont les traces sont souvent demeurées gravées en caractères ineffaçables à la surface du sol.
SUR LE STRIAGE DES ROCHES.557 Quoique ces effets soient bien connus, j'en rappellerai brièvement ici les caractères essentiels (I ) Des sillons et des stries innombrables couvrent toutes les roches assez dures pour les recevoir et assez résistantes pour les conserver. Un même sillon se poursuit quelquefois sur 15 mètres et davantage ; puis un autre lui succède. Les parois de ce sillon portent une multitude de stries, en général parallèles à celle de la cannelure principale; la largeur de celle-ci va quelquefois jusqu'à 50 centimètres. C'est surtout sur les surfaces faiblement inclinées que le phénomène se présente avec régularité. ,Cependant des surfaces verticales présentent quelquefois des sillons latéraux qui y ont été creusés horizontalement. Quand une partie très-dure, telle qu'un rognon de quartz se rencontre sur la roche, elle est restée en saillie et a même protégé en aval la surface voisine, qui forme un bourrelet allongé dans le sens des stries et vient ensuite se raccorder insensiblement avec la surface striée. La configuration des proéminences de toute dimension,
ses caractères généraux.,
Formes
particulières des sillons
et des stries.
Forme imprimée aux aspérités striées.
rochers, collines ou îles, est en général en relation polies et évidente avec la cause qui a tracé les sillons. Ainsi les colhues sont souvent arrondies, cannelées et striées d'un côté, tandis que les formes anguleuses du côté opposé contrastent de la manière la plus frappante avec la configuration adoucie du côté frotté. Ce type se reproduit aussi bien sur les aspérités étendues que sur les moindres
proéminences.
Quant à la direction des sillons et des stries, elle est en général assez uniforme sur des surfaces faiblement ondulées, telles que la Suède et la Finlande et le nord des États-Unis. Dans les régions montagneuses, telles (i) Voir particulièrement le rapport de M. Élie de Beaumont sur le mémoire de M. Durocher, relatif au phénomène erratique du Nord (Compteg rendes del' Académie, 17janvier 18h2).
Relation
de la direction avec
la topographie du sol.