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ET LE NORD DE L'ANDALOUSIE.
VOYAGE DANS LA SIERRA-MORENA
nuances lilas on violet ; dans cette pâte sont disséminés des grains vitreux d'un vert clair, qu'on prendrait aisément pour du péridot, mais qui nie paraît être du pyroxène. On y remarque aussi de petites masses lamel-
leuses dont les faces striées ont des reflets bronzés, bleus ou verts, sans doute du labrador. Souvent la roche passe à l'amygdaloïde ; les noyaux sont noirs et très-durs; ils ont quelquefois disparu à la surface des masses, qui prennent alors une apparence scoriacée, huileuse: dans ce cas, la roche avec ses .grains verts vitreux ressemble tout à fait à certaines variétés de basalte chargé de grains de péridot. Ces roches, comme les premières, font souvent une vive effervescence.
Ces roches éruptives ne sont pas moins curieuses sous le rapport de leur gisement que sous celui de leur composition. Elles affleurent presque exclusivement au milieu des couches de l'étage rouge inférieur ; elles n'y forment pas de filons, mais des buttes ordinairement arrondies ou légèrement coniques. Dans plusieurs de ces masses et en particulier dans
les ravins de los Jaronales et del Pozito, en face de San Benito , la roche amygdaloïde semble stratifiée, comme les grès et poudingues au milieu desquels
elle
affleure.
Enfin, j'ai observé aussi, surtout à la base du terrain rouge, des épanchements de ces mêmes roches amygclaloïdes entre les bancs de grès et poudingues qui sont, dans ce cas, considérablement durcis et métamorphisés. Il semble y avoir là passage de la roche éruptive aux grès et poudingues. Quelquefois aussi, dans ces circonstances, la séparation est faite par une' sorte de tuf participant à la fois des roches éruptives et stratifiées.
En résumant ce qui vient d'être dit sur cette seconde classe de roches, je les rangerais volontiers parmi les mélaphyres. Quant aux circonstances de leur apparition, il me paraît probable, d'après les faits rapportés, qu'elles se sont fait jour au fond de la mer même où se déposaient les grès et poudingues inférieurs du terrain rouge. Il y a enfin une grande ressemblance entre ces roches et celles qui traversent les terrains de grès bigarrés du département du Var (1) (spilites). Les roches de la seconde classe affleurent surtout en , très-grande abondance sur la rive droite du Biar, , aux environs de San Benito. C'est dans cette région nord -
qu'on peut le mieux observer les effets de métamorphisme qu'elles ont produits sur les couches inférieures du terrain rouge. Un premier point où ces effets sont bien accusés est celui marqué A sur la carte (fig. Pl. IV) . La coupe, faite là perpendiculairement à la limite des schistes anciens et du terrain rouge et rapportée (pi. IV, fig. 6), montre qu'au contact des amygdaloïdes les grès, poudingues et argiles de la base du terrain rouge sont
singulièrement blanchis, durcis, silicifiés : il ne peut d'ailleurs y avoir ici le moindre doute sur l'identité d'âge de ces couches avec celles qui les recouvrent immédiatement, à stratification parfaitement concordante et qui conservent tous les caractères ordinaires du terrain rouge. Lorsque du Castillo de Montegil on descend vers le Biar et qu'on passe cette rivière en face de San Benito, on coupe successivement les cinq ou six premières as(,) Les roches qu'on trouve dans les bassins de Brassac et Commentry ressemblent aussi beaucoup aux mélaphyres du Biar.